Chapelle de Baume Noire à l’Epine

Le dimanche 3 juillet, nous voici partis en famille : Céline, Titouan, Lucie et moi afin de repérer la zone où doit se situer la baume noire. Derrière le col des Tourettes, nous empruntons une piste forestière bien défoncée. La voiture s’en souvient encore. Après une bonne séance de démolition de lombaires, la voiture s’immobilise devant une barrière. Pas de chance, elle n’était pas indiquée sur les carte et le secteur est encore loin.
Pas de souci, petite balade pour rejoindre les crêtes qui nous permettrons d’avoir une vu d’ensemble de la zone. Le col des Trousses est atteint ce qui permet d’évaluer le chemin à parcourir pour la baume. Malheureusement, à pied, c’est trop loin sur la demi-journée.

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Le mardi 5 juillet, retour en solo et en VTT au col des Tourettes via le col des Trousses en prenant la piste qui part juste du col. Il me faudra une bonne heure pour atteindre le col à gauche de Bonnet Rouge. Je pose le VTT dans les fourrés et cherche à atteindre le pied de la falaise. Les buis ne sont pas du tout d’accord. Malgré une lutte acharné, ils auront le dernier mot. Changement de tactique, je descends plus bas dans le vallon pour trouver un accès à l’aplomb supposé de l’entrée. Là, je découvre une petite sente à peine tracée mais qui me conduit directement à l’entrée de la baume. Quelques photos, une inspection des lieux, rien de remarquable si ce n’est les dimensions honorables de cette cavité à cet endroit. Le retour en descente sera des plus rapides. Dans des zones boisées comme ici, le VTT se révèle un allié performant pour la prospection…

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Week-end perfectionnement Vercors

Sortie faite à Vassieux en Vercors sur le bord sud-ouest du plateau, dans la Drôme.

Deux cavités sont au programme : le scialet du Brudour et le scialet Michellier.

Départ à 7h de Gap avec Johanna, Alexandra, Eric, Christophe, Marc et François dans deux voitures bien chargées. Le soleil est avec nous et restera tout le week-end.

Nous passons Aspres / Buech, le col de Cabre et son cadran solaire, Die, le col du Rousset et son magnifique cirque et enfin Vassieux.

Arrivée sur site
Arrivée sur site

Nous nous installons au camping des Pins où Christian et Sylvie (une amie) nous rejoignent pour le repas et nous accompagneront jusqu’au départ de la piste pour le Brudour. Puis ils s’en iront visiter le musée de la Préhistoire à Vassieux.

Nous entrons dans le scialet du Brudour à 14h30. Seule la corde d’entrée est
nécessaire, les autres puits ou remontées sont équipés en fixe. L’entrée est équipée ; un autre groupe doit être dedans. J’équipe en double.

Entrée du Brudour
Entrée du Brudour

Dès la base du puits, nous commençons à nous accroupir et à voir des concrétions. D’étroitures en concrétions, nous arrivons à la rivière de Bournette, un joli méandre aquatique entrecoupé de passages hauts. La rivière nous mène au « Passage Clé »: une voûte mouillante siphonnante. Le niveau de l’eau est légèrement haut et la main courante est souple. Cela nous fait hésiter. Mais Christophe passe et ranime notre envie d’y aller. Quelques contorsions dans le chaos et nous voilà dans la salle des
ténèbres et la salle de la cascade… C’est géant. Nous faisons demi-tour à 18h15 pour sortir à 20h40.

Les concrétions
Les concrétions

Malgré la fatigue, car le rythme est soutenu, c’est le sourire et le bonheur d’être là que chacun exprime. TPST 06h10

Retour au camping avec un repas partagé autour d’un barbecue préparé par Eric et Johanna.

Le camping des Pins
Le camping des Pins

Dimanche petit déj’ détendu et démontage du camp. Eric et Johanna iront au musée de la préhistoire pendant que nous allons au scialet Michellier. Nous entrons à 11H45. Entrée magique faite d’une plaque d’égout au milieu d’un champ d’herbe à fourrage rempli de fleurs. Les trois puits s’enchaînent jusqu’au très beau P31 : un grand tube lisse incrusté de rognons de silex. Un ramping suivi d’un grand volume nous mène à l’escalade de 7m donnant accès à la salle Sophie. Majestueuse… Un grand volume suspendu avec des draperies, des colonnes, des fistuleuses qui jouent à être la plus belle. Nous faisons demi tour à 14h30.

La salle Sophie
La salle Sophie

Marc effectue le déséquipement de toute la cavité et sort à 16h00. TPST 4h15.

L'entrée du Michellier
L’entrée du Michellier

Nous prenons un casse croûte collectif au camping et reprenons la route du retour. Ce fut un très beau voyage.

Merci à tous.

Le Reméjadou en Ardèche

Du 2 au 5 juin, notre famille avait décidé de faire une pause en Ardèche. A cette occasion, j’optais pour de la plongée à Bourg st-Andéol et à Lablachère.

Dès le jeudi après-midi, je passe à Bourg St-Andéol voir les niveaux d’eau et conditions de plongée. Je tombe sur un stage de l’EFPS où Moogli passe son initiateur. Surprise : dans le goul du Pont, mon objectif pour une profonde, un scooter (à deux roues) gît au fond de la vasque. La surface de l’eau laisse apparaître les traces irisées des hydrocarbures.

Je commence les portages pour avancer le matériel sur le bord de la vasque. Cela me permet d’attendre le retour de la première palanquée pour avoir des nouvelles de la visibilité. Dès la tête hors de l’eau, ils m’encouragent à ne pas me mettre à l’eau. Ils n’auront pas besoin d’insister pour que j’abandonne mes projets. Les plongeurs sont entièrement recouverts d’une fine couche d’huile moteur qui rend les instruments et le masque inutilisables. Le risque de voir mes recycleurs couverts d’huile et surtout les caoutchoucs attaqués par les hydrocarbures ne me tente pas. Je ramène donc tout le matériel à la voiture…

Le lendemain, nous visitons en famille l’aven d’Orgnac et son musée de la préhistoire. Ce n’est pas de la plongée spéléo mais c’est toujours aussi beau. Je vous conseille vivement le musée qui est très bien aménagé. Mais ne prenez pas avec vous une petite de deux ans qui vous fait faire la visite au pas de course. J’ai dû voir un tiers de la collection et encore en visite flash !

Enfin vient le samedi où j’ai rendez-vous avec Jean-Pierre et Cath. Baudu pour une plongée du siphon amont du Reméjadou. Le portage du matériel jusqu’à l’entrée de la cavité est une belle promenade sur un sentier ombragé entre les lapiez brûlants. L’aven lui-même est un puits de 26 mètres qui donne directement sur le départ des siphons amont et aval. Jean-Pierre prépare un balancier au-dessus du vide pendant que nous approchons les charges du trou. En une heure, tout est au fond soit une bonne vingtaine de sacs pour trois plongeurs. Jean-Pierre plonge avec son double SCR, Cath en SCR simple et moi avec mes deux CCR. Nous avons plusieurs objectifs : faire des images en conditions de visibilité médiocre et revoir les étroitures au fond du puits pour évaluer la possibilité de passer.

Après une longue séance de préparation, nous sommes dans l’eau. Pas de départ de fil. Jean-Pierre part devant pour équiper mais me passe le relais à – 9 mètres pour pouvoir faire des images. Touret dans la main, je me laisse glisser dans le puits qui doit nous conduire direct à – 50 mètres. C’est une grande faille très obscure, même glauque. Recouvertes de calcite en phase d’érosion avancée, les parois se détachent à notre passage en générant de petites avalanches de boues noires qui créent des rideaux opaques par palier. A cela, s’ajoute des lambeaux de vieux fils accrochés à des branches. Ambiance vraiment sordide…

Je n’insiste pas trop sur les caouèch pour laisser un peu de visibilité à mes deux comparses. De toutes façons, dans ce puits, ce n’est pas vraiment nécessaire. Je trouve tout de même quelques stalactites pour assurer un minimum. En bas du puits, la galerie part à l’horizontale dans la faille avec des conditions bien meilleures ce qui me permet d’équiper proprement. Mais la première étroiture est déjà là pour nous stopper. Il s’agit d’un grand talus remontant de gros galets. J’en dégage quelques-uns pour voir mais l’avalanche est immédiate. Je passe la tête pour voir la suite. Dix mètres plus loin, un second passage étroit apparaît. Ce coin est vraiment un piège. Nos grosses configurations ne nous permettent pas de passer. Il faudrait être équipé à l’anglaise. Même si nous ouvrons le premier passage, celui-ci risque fort de se refermer lorsqu’il va falloir ouvrir le suivant pour se retrouver piégé entre les deux. Pas engageant !!!

Jean-Pierre me tire sur l’épaule pour jeter un coup d’oeil à son tour. Sa moue et son signe de demi-tour me confirme ma première impression. Ça ne vaut pas le coup. Au retour, je récupère le fil ce qui me fait faire une décompression sans trop attendre au paliers puisque je suis occupé à ranger. Il ne sert à rien de laisser un fil dans un siphon pareil où il faudrait reprendre l’équipement en commençant par un grand ménage et poser une corde dans le puits car les crues sembles violentes. Conseil pour les suivants : prévoir un bidon-glouton. En surface, nous rangeons le matériel et l’attachons pour éviter de le voir emporté par une montée des eaux. Nous avons décidé de laisser le matériel pour la nuit afin de plonger le siphon amont le lendemain. Et comme la météo n’est des plus certaine, nous assurons.

Soirée grillade et whisky pour certains. Ils le regretteront le matin.

Petite mine pour tout le monde au réveil… Personnellement, j’abandonne l’idée d’une plongée. Le climat « pluie-chaleur » a eu raison de mes sinus qui me titillent. Ce n’est pas sérieux de s’engager dans une siphon en yoyo. Je commence les balanciers pour remonter mon matos pendant que Jean-Pierre et Cath se préparent et plongent. J’aurai juste fini de sortir mes charges qu’ils sortent de l’eau. Petite plongée, le coeur n’y était pas. Nous enchaînons donc avec leurs sacs. Évidemment, nous nous demandons pourquoi nous n’avons pas prévu de treuil en sentant la corde nous brûler, peu à peu, les mains.

Les va et vient aux voitures sont rapides et il est déjà l’heure de se dire au revoir pour un voyage retour maison. Mais promis, je reviendrai faire ce siphon amont…

Exploration dans la baume de la Grande Entaille

personnes présentes : Philippe Bertochio , Marc Petiteau

Philippe trépignait depuis cet hiver de retourner sous le câble du téléphérique du pic de Bure pour commencer la topo de la grotte découverte cet hiver et poursuivre la progression. Nous voici donc partis vaillamment par un lundi paisible. Parking voiture possible au niveau du P1 du téléphérique puis chemin de rando facile du Vallon de Corne, avant d’attaquer l’immense pierrier à l’est du câble sous la barre de la baume Noire. Eboulis fuyant par endroit puis le premier névé (neige molle heureusement) jusqu’au premier ressaut rocheux délicat.

Après quelques sensations fortes, Philippe a réussi à mettre en place une première corde fixe pour éviter le passage scabreux (sans neige) qu’il avait emprunté sans difficulté en hiver. Au-dessus nouveau passage délicat que l’on passe mais que Philippe équipera néanmoins à la descente. Puis le dernier névé (plus raide celui-ci et exposé en cas de chute) avant d’arriver à la grotte, environ 730 m au dessus de la voiture. Le porche d’entrée est d’assez grande taille et un courant d’air sortant est perceptible.

On commence donc la topo. Très rapidement le sol est recouvert d’une rivière de glace translucide. Quelques pierres prises dans la glace permettent de passer sans nécessiter les crampons.
Arrivés à une bifurcation, la glace nous dissuade de prendre l’option de l’escalade sur la gauche. Philippe pose une corde. La galerie mène ensuite à une grande salle avec la suite d’une galerie perchée 25 m au dessus de nos têtes (va falloir revenir pour un gros chantier d’équipement !). Sur le coté droit, deux autres galeries partent, l’une nécessitant une escalade que Philippe passe, et l’autre plus abordable où je m’engage pendant que Philippe cherche à équiper le ressaut qu’il vient de franchir.

En fait j’ai réussi à contourner le problème et à rejoindre Philippe par le haut par une autre galerie, ce qui évite d’équiper le ressaut.
Nous avons poursuivi dans diverses bifurcations pour buter à chaque fois sur des laminoirs un peu étroits pour nos carcasses. Faudra revenir avec Titouan et William pour vérifier si ça poursuit avant d’envisager la grosse batterie… Faut commencer à motiver les jeunes !
L’heure et la perspective de la descente nous ont alors décidé à prendre le chemin du retour.

Descente du premier névé avec une corde trop courte qu’il faut bien se décider à lâcher… chute interdite ! Puis les deux autres ressauts équipés et la grande descente dans l’éboulis.
Grosse suée en bas mais entiers ! Pas de chance, on avait oublié l’appareil photo.

En conclusion, la poursuite de l’exploration risque de nécessiter du matériel d’équipement pour deux options, donc deux équipes. Un challenge à la clé !!!