Compte rendu du camp dans le Dévoluy

Samedi 19 juillet 2014

Sortie au chourum des aiguilles

Participants = GSBR & AGEK : Michel D, Philippe et Chantal V, Annie G, Fred C

SCA Gap : François P, Marc P, Christophe P

SCP : Jacques B

Spéléus : Maryline C + 6 jurassiens / doubistes

TPST de 12 heures

Départ du col de Festre. Grimpette dans le vallon des Aiguilles par le GR au début. Le paysage est magnifique, encore verdoyant à cette altitude. Les arabesques du ruisseau des Aiguilles sont esthétiques. Au bout de deux heures de marche d’approche, on découvre l’entrée du chourum des Aiguilles. L’endroit est convivial, il y a même le cubi de rosé qui nous attend : on fait bien les choses dans le Dévoluy… Du coup, cet endroit devient un spot à la mode et ce jour-là, 16 personnes attendent leur tour pour descendre sous terre !!!

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Heureusement qu’une équipe de Gap avait déjà préparé le terrain. L’équipement a été fait jusqu’à la côte -180 m (avant le puits du château de cartes). Mais à 16 dans une cavité, cela fait vite des bouchons. Une équipe décide de faire demi-tour et entame sa remontée quand les premiers attaquent la descente du beau puits du château de carte. Ici, la vigilance est de mise car il faut être méfiant à ne pas faire tomber des pierres sur ses petits camarades en dessous… On passe donc un par un.

Rassemblement dans la salle à manger avant la vire remontante. Les cordes en place depuis plus de 20 ans rendent son rééquipement nécessaire, surtout si un gros groupe y passe. Fred s’y attaque et derrière lui, l’attente s’organise autour d’un café et d’une démonstration de spéléo poncho. La vire se révèle sportive, peu de prises pour les pieds… Elle ira mieux dans le sens de la descente. Beaucoup de temps se passe avant de se retrouver tous dans la salle du réseau des Rama. Du coup, on revoit les objectifs de la sortie et décidons de laisser sur place les kits prévus pour aller jusqu’à la trémie finale à +22 m. Tout le monde fait demi-tour et la sortie du chourum, sous une nuit étoilée, s’échelonnera jusqu’à 1 heure du matin.

Coucher à 4 heures du matin après un repas bienvenu au camping !

Dimanche 20 juillet 2014

Pas vraiment de grasse matinée pour l’équipe de campeurs, mais une certaine inertie dans les mouvements quand même, le temps pluvieux et menaçant ne nous motivant pas vraiment. Visite de mère église, randonnée dans les canaux de la Souloise. Jacques repart, la soirée se poursuit au camping.

Lundi 21 juillet 2014

Prospection spéléo et repérage de cavités

Participants = Chantal V, Annie (GGSBR & AGEK), Christophe P (SCA gap), Maryline C (Spéléus)

Visite guidée par Christophe dans le canyon des Adroits : il connaît les lieux comme sa poche pour y avoir fait de nombreuses prospections. Repérage des Forcenés, Baume du chariot, Baume de France. On monte jusqu’au GR pour trouver (facilement) l’entrée des gnocchis, qui avec les Forcenés forment une traversée.

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La pluie et le brouillard sont au rdv, l’ambiance est typiquement dévoluarde : minérale à souhait ! Beaucoup de cavités, des porches se distinguent à l’œil nu, la difficulté étant d’y accéder dans un terrain où il faut mieux avoir le pied sûr. Repérage de dolines qui se succèdent, c’est sûr il y a encore un potentiel énorme pour occuper une dizaine de générations après nous !! Nous mangeons à l’abri sous un porche.

Nous ne sommes pas les seuls dans ces contrées sauvages. On croise un chamois et des marmottes en montant. Dans les cavités, les mouches, moustiques et autres trucs volants que je n’ai pas trop voulu identifier sont nos compagnons de jeu. A croire qu’ils se sont tous donnés rdv en ces lieux.
Christophe nous emmène dans les galeries de la Baume de France, progression en méandre, très beaux volumes, rognons de silex un peu partout. Arrêt sur un ressaut peu engageant sans cordes.

On s’attarde un peu avant le passage étroit qui mène à la sortie, le vent s’engouffrant dans la galerie crée une ambiance dantesque, on est presque tenté de rester à l’intérieur. Mais il faut quand même ressortir et nous bravons les éléments jusqu’à la voiture – retour vers 18 heures

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Mardi 22 juillet 2014

Sortie au chourum des Nains Jaunes

Participants = Christophe P (SCA gap), Bernard B (SCA gap), Maryline C (Spéléus), Philippe V (GSBR & AGEK)

Rendez-vous 8H00 col de Festre

Retour aux voitures 21h15

TPST de 2H30 heures environ

Malgré le brouillard et la pluie, nous sommes quand même bien motivés pour rendre une petite visite aux nains jaunes, ceux qui se cachent tout en haut de la montagne que nous ne voyons même pas dans ce brouillard matinal. Après une bonne grimpette sous les rafales de vent et un passage devant le chourum des Aiguilles et du Rama, nous continuons tout droit dans le pentu jusqu’à la crête…

« Tu verras, on a une superbe vue sur le Vercors… ». Ah ouais, faut juste le conceptualiser dans la tête car aujourd’hui, le brouillard a décidé d’être joueur… Pas de vue ! Et c’est peut-être tant mieux car la suite est directement de l’autre côté de la montagne, dans le vide. Christophe installe la corde grâce à l’équipement existant en place et pour lequel la simple vision rajoute un peu de piquant à l’expédition. Pas de panique, il y a quand même 2 pitons rouillés en tête, c’est bien !

Descente d’une trentaine de mètres avant d’atteindre le porche d’entrée, où nous abordons avec extrême précaution la descente jusqu’à la salle principale. Voilà bien une application de la maxime de François, révélée en fin de séjour mais tellement vraie dès les premiers pas dans les cavités du Dévoluy : « le Dévoluy, ça tient pas mais ça tient ». L’inverse est aussi vrai 😉

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Il faut juste se faire tout léger dans la progression, facile non ?! Arrivée dans un grand et beau volume, avec un élégant miroir de faille. Mais la suite est ailleurs, et pour y aller, et bien il faut gratter… et dans la boue froide et liquide, avec un petit filet d’eau tombant du plafond pour s’échouer dans le cou, c’est encore mieux !! Tous allongés dans ce couloir hyper venté mais prometteur, clef d’un -1000m, l’ambiance est de celle à réfrigérer tout être vivant en très peu de temps. On ne peut pas oublier qu’on est à 2 356 m. Record perso pulvérisé d’altitude d’entrée de cavité ;-). Il faut bouger, ça tombe bien il y a du taf. Les barquettes s’enchaînent. Le système n’est pas encore bien rodé, mais la séance est quand même bien efficace. L’avant / après est remarquable.

On retrouve le chaud tout relatif du dehors. La remontée se fait dans le brouillard, avec des rafales de vents sifflant aux oreilles garantissant une ambiance « haute montagne » pour la remontée sur paroi. Ça le fait bien !

Mercredi 23 juillet 2014

Randonnée du Tour de la crête d’âne – 2040m

Participants Philippe et Chantal V, Annie G Maryline C

Départ depuis l’IRAM, gare téléphérique où est érigé le monument commémoratif du dramatique accident au pic de bure en 1999. JP arrive, nous le retrouvons au camping… Hélas, sous la pluie qui a cependant attendue la fin de notre ballade pour débuter. On annule la via-ferrata de Saint Etienne en Dévoluy prévue après la rando… Il tonne au loin !

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Jeudi 24 juillet 2014

Randonnée géologique dans le Vallon de l’Abéou

Participants = Philippe V, Annie G, Christophe P, Jean-Paul D, Maryline C

Ballade géologique repérée dans le bouquin «Les plus belles randonnées du Dévoluy». Pas vraiment de chemins classiques pour cette randonnée qui va se transformer en chasse au trésor géologique… Avec le descriptif succinct, nous prenons à l’aller le mauvais ruisseau qui nous fait cependant découvrir de beaux paysages.

Arrivée à la cabane du faux-vieux berger où nous avons une vue d’ensemble pour bien repérer les lieux et prendre le bon ruisseau au retour 😉 La vue sur le col de corps et ses alentours est joli sous le soleil. Nous déjeunons à la dalle aux ammonites, en admirant juste en face les superbes dessins des strates : il n’y a pas de doutes, cela a bien du brasser dans le coin. Les couches sont torturées, pas de sentiers évidents pour nous y conduire. Il faut être né chamois (ou équipé de bonnes jumelles) pour en apprécier au plus près les détails !

Retour dans les gorges du ruisseau de Chazal, la corde de secours nous a même servi pour un ressaut. Passages sauvages et ambiance aquatique, de toute beauté. On arrive à l’heure au concert à mère église, belle ambiance dans cette charmante petite église du 11ième siècle qu’on a pu enfin voir de l’intérieur.

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Vendredi 25 juillet 2014

Sortie au chourum des Nains Jaunes

Participants = Annie G (GSBR & AGEK), Christophe P (SCA Gap), Bernard B (SCA Gap), Marc P (SCA Gap), Maryline C (Spéléus)

Rendez-vous 9H00 col de Festre

Retour aux voitures aux environs des 20h00

TPST de 2H00 heures environ

Les nains jaunes, le retour ! Oui mais cette fois sous un beau et grand soleil ! Quel plaisir de voir le paysage aux alentours, les pauses pour souffler sont d’autant plus agréables. On peut bien contempler les jolies arabesques que dessine le ruisseau des Aiguilles au fond du vallon. Et arrivés en haut, le voilà enfin ce Vercors, d’ailleurs la vue à 360° vaut bien tous les efforts !

Après un petit repas arrosé au rosé monté depuis le chourum des Aiguilles par Christophe. On ne dirait pas la même sortie, là on voit tout ! Ouh, mais il y a du vide sous nous ! L’arrivée au porche est aussi jolie. Tout le monde se retrouve dans les galeries pour une séance de désobstruction. On est un de plus et ça se sent. La valse des barquettes s’enchaîne par postes tournants. On sent l’organisation type taylorienne qui s’est mise en place pour une plus grande efficacité : ça dépote !

Au bout du bout, la trémie en a pris un coup, mais le terrain est encore bien instable. Et ce n’est pas franchement rassurant de traîner dans les parages. Mais encore une fois, le dicton est vérifié « ça tient pas… mais ça tient ».
Avec en prime une animation de fin de sortie. On finit en apothéose digne d’un cœur de volcan ou des plus grands parcs d’animation : ambiance colorée et démoniaque chez les nains jaunes ;-). Le fumigène se consume mais nous ne verrons pas de sortie aux alentours, d’autant plus que la vision est tronquée avec le brouillard venant en nappes diffuses.

Et oui, c’était trop beau tout ce soleil. Il fallait bien que la pluie se réinvite en cette fin de journée. Nous arrivons complètement trempés aux voitures !

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Samedi 26 juillet 2014

Sortie au chourum des aiguilles

Participants Christophe P (SCA Gap), Marc P (SCA Gap), Maryline C (Spéléus)

Rendez-vous 8H00 col de Festre

Sortie… même pas 18h00 !

Rdv sur le parking goudron du col de Festre pour retourner chercher les kits laissés dans la grande salle du réseau des ramas. Malgré trois tentatives de Christophe, notre pilote tout terrain, le sol rendu bien gras par les pluies récentes rend impossible la montée en voiture jusqu’à la bergerie.

La descente dans la cavité à trois est rapide: en deux heures nous atteignons la grande salle. J’apprécie de nouveau quelques beaux passages (château de cartes et beaux puits avec des rognons de silex). Tiens une trace rouge sur un rocher, reliquat du fumigène d’hier ?

Nous retrouvons nos kits qui nous ont attendus sagement. Nous les allégeons rapidement de leur partie bouffe et eau, mais Christophe et Marc repartent quand même avec des bons kits bien lourds. Le mien est beaucoup plus en proportions raisonnables, j’ai eu la bonne pioche. Nous repartons dans la vire tire bras, mais qui se passe bien mieux à la descente. Nous remontons intercalés pour éviter les chutes de pierres intempestives et sortons vers 16h00 des aiguilles. Retour à 17h57 (même pas 18H00, trop forts!!) à la voiture, chargés comme des mulets… On aurait pourtant apprécié que la voiture soit garée à la bergerie. On finit par prendre des habitudes ;-))
Merci aux déséquipeurs du SCA Gap qui viendront les jours suivants : même si nous n’avons pas pu aller jusqu’à la trémie à + 22 comme prévu dans le déroulé original, la cavité vaut le coup d’œil et perso, je signe volontiers pour y retourner une prochaine fois.

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Dimanche 27 juillet 2014

Sortie au pic de Bure

Participants = Annie G, Philippe et Chantal V, François P (SCA gap), Maryline C (Spéléus)

Nous nous en étions rapproché jeudi, il est à notre portée en ce dimanche ensoleillé. Excellentes conditions pour aller jusqu’au sommet du pic de Bure. Beaucoup de soleil, peu de vent, de champs d’arnica à traverser et nos pas nous mènent, après l’étape des tournesols de métal, à la table d’orientation du sommet. Nous ouvrons grand nos mirettes, saisissons l’instant … avant que la brume nous rattrape pour nous accompagner dans la descente de la combe Ratin.

Et bien sûr, est ce qu’une rando peut se passer normalement avec des spéléos… ? Que nenni. François nous mène à deux cavités pour une variante fort appréciée : au chourum Napoléon jusqu’à la tête du premier puits et à la baume de la combe Ratin. Cette dernière, typique dévoluarde avec son accès très minéral où la méthode « progression à quatre pattes » s’est encore confirmée, la glace se mêlant aux pierres instables ! Mais surprise, au fond de la baume, une stratification en mille-feuille coloré et des concrétionnements de toute beauté nous attendent. Apéritif dinatoire avec François au camping sous les derniers rayons du soleil…

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Lundi 28 juillet 2014

Le camp s’achève, et après un pliage de toutes nos affaires entassées au cours de ces 10 jours, chacun prend son chemin. Certains continuent leurs vacances pour aller dans le sud pour découvrir la vallée des Merveilles ou le Verdon, d’autres reprennent le boulot…

Bonne humeur, moments conviviaux et rigolades, belle spéléo et randonnées voici de bien beaux moments avec ce camp interclub 2014 passé dans une région atypique. Et même si la pluie s’est invitée au passage et nous a finalement peu lâché, cela ne nous a pas empêché de découvrir un peu plus ce beau coin qu’est le Dévoluy !

Texte : Maryline CAILLAT

Chourum des Nains Jaunes

Mardi 22 juillet 2014

On pourrait s’attendre à du beau temps pour la période, mais il fait frais avec du vent, des nuages. Je fais connaissance avec l’équipe de l’Ain : Marilyne, Philippe, Christophe. Christophe hisse son véhicule jusqu’à la cabane tandis que je me dégourdis les jambes en montant sans sac. Je discute un moment avec la bergère et sa famille avant de rejoindre les autres.

Sans grande conviction à cause du temps nous montons quand même jusqu’aux Aiguilles, puis à la Rama. Et nous voilà sur la crête vers 2356m. Je me débats avec le GPS pour situer la trémie +22m. Le GPS m’indique le vide. Le point est donc plus bas (une cinquantaine de mètres) sur le versant sud abrupt.

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Après une frugale collation, comme dirait Brassens, nous nous équipons et Christophe équipe la corde pour atteindre l’entrée, une trentaine de mètres plus bas. A proximité, on sent déjà le courant d’air. Après une courte diaclase où un gros bloc coincé, gêne un peu le passage (il serait bon de s’en occuper) une grande salle se présente, l’air y est vif.

Nous nous organisons pour un chantier de travaux public en règle. Aux avants postes, Marilyne et Christophe, un jeu de trois barquettes, Philippe et moi en arrière pour convoyer les barquettes pleines. Non, nous ne sommes pas des chercheurs d’or, simplement du Graal des ­1000m. Le courant d’air est assez fort, le terrain assez gras, au bout d’un moment nous sommes des statues de glaise. Le terrain dégagé, Christophe déstabilise la trémie qui glisse. Marilyne a l’honneur de la première séance.

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On y retourne dans le même ordre, nous sommes vraiment gelés, la polaire et la texair jaune semblent indiquées pour ce genre d’exercice ! Les deux de pointe semblent toujours motivés et la noria des barquettes continue. Dernier voyage Christophe retourne sous la trémie pour la faire retomber encore une fois. Pas facile d’évacuer une trémie par le dessous.

Les deux équipiers de pointe sont frigorifiés. Je me propose de les remplacer. Si le résultat est impressionnant car on voit la suite entre les blocs, l’endroit demeure sinistrement instable. Je remplis consciencieusement quelques barquettes qui sont évacuées efficacement (malgré des incidents de parcours). Il me faudrait un bâton pour titiller l’édifice. Je touche une pierre et tout, enfin presque, glisse vers moi. Je rampe en marche arrière. Une pierre me coince. Le régime cardiaque monte… Mon moral en a pris un coup et je reprends difficilement ma respiration. Je continue de remplir, il y a de quoi, mes barquettes. Je suis complètement gelé mais comme mes camarades me renvoient régulièrement les vides ça me réchauffe un peu. Le terrain s’est dégagé et s’il était sécurisé on pourrait passer. On voit au moins trois mètres plus loin. Seule une grande pierre plate est restée coincée.

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Je retourne dans la salle. Il fait moins froid mais je continue à claquer des dents. Ça me fait penser qu’il faut que j’aille chez le dentiste. Christophe retourne voir un peu les dégâts. Il revient peu après avec la grosse pierre plate. On a quand même bien avancé. Le courant a été multiplié par deux ou par trois. C’est encourageant car les Nains Jaunes sont à proximité immédiate des amonts des Aiguilles.

Nous retournons sous les rafales de vents. L’herbe est mouillée. Étant en bottes, je n’arrête pas de glisser. Nous retrouvons la voiture avec plaisir, brin de causette avec la bergère et nous nous séparons pour rejoindre nos pénates respectives. Quel bilan ! D’après mes relevés altimétriques et GPS la jonction représenterait un gain d’altitude pour le réseau des aiguilles de 57m, ce qui porterait la côte du réseau à ­1015m. L’arrêt des NJ serait à une vingtaine de mètres de la trémie, à moins que les NJ décident d’aller ailleurs…

Vendredi juillet 2014

Finalement on y retourne, après s’être posé la question qui déséquipe au Aiguilles (en fait aller chercher 2 kits à ­200m) et qui va à la trémie des Nains Jaunes ? Les kits seront récupérés samedi et nous montons à cinq pour aller tirer quelques barquettes.

Aujourd’hui il fait beau, les petites fleurs sur l’alpage, le soleil, la bonne humeur, nous nous retrouvons au petit col sur la crête. Christophe nous offre le vin rosé qu’il a monté des Aiguilles, ainsi que du saucisson. Tout démarre donc sous d’heureux hospices.

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Je descends en premier car un bloc mal placé dans la diaclase d’entrée, me flanque la trouille et j’ai décidé de le faire partir avec le pied de biche de Marc. Quelque temps après le bloc n’a pas bougé. Je l’abandonne et me prépare à remplir la première barquette. Je voudrais approfondir un peu le passage bas avant l’élargissement car en cas de glissement de la trémie on est vraiment pas en position de reculer rapidement. Je suis rejoint par Marc puis par les autres. La chaîne humaine pour l’évacuation des déblais se met en place. Annie et Marylin font un système de changement de barquettes qui fonctionne à merveille. Surtout si on compare à notre première séance où le système était loin d’être rodé. Les déstabilisations réalisées par Christophe ont été efficaces. La suite est suffisamment agrandie, bien que des blocs du genre « épée de Damoclès » surveillent le passage. Je laisse ma place devant pour passer à l’arrière. Le travail continue dans la bonne humeur et dans le courant d’air plutôt rafraîchissant.

Christophe repasse devant, mais trouve la présence au dessus de lui d’un bloc menaçant particulièrement stressant. Maintenant le passage est nettoyé mais il faut faire tomber le bloc avant de partir. Christophe décide de le faire tomber avant de partir. Mais sa technique échoue. Ce sera pour plus tard. Nous ressortons tandis que les deux derniers enflamment un fumigène. C’est très beau, d’une belle couleur rouge. La salle est illuminée avant d’être rempli d’une fumée épaisse. Où va sortir cette fumée ?

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Christophe va descendre avant nous pour voir des fumerolles éventuelles. Les autres se préparent tranquillement à descendre. Les cieux se couvrent. Est-ce que le temps tiendra avant que l’on parvienne à la voiture ? Et non peu avant la cabane, les gouttes de pluie se confirment et c’est sous une pluie battante que nous arrivons aux voitures.

Devant le trou est marqué chourum 1996, en discutant avec des anciens Varois, j’ai appris que suite à leurs escalades dans les amonts des aiguilles, ceux-ci avaient repérés deux chourums (1984) qu’ils avaient baptisés, « du jaune » et « des vieux ». Le chourum des vieux étant le même que celui des nains jaunes. Ceci dit les trous ne sont à personne, à la rigueur ceux qui ont sués en leur sein ont droit à une petite reconnaissance. Alors pourquoi pas les vieux nains jaunes ?

Les photos sont de Marylin C.