Congrès régional spéléo Rhône Alpes 16-17 avril 2016. Lescheraines, massif des Bauges, 73.
Pauline, François et Christophe
Traversée Perrin-Cavale
À la découverte de la spéléo savoyarde… verdict c’est humide.
En toute confiance, j’ai suivi Christophe et François. Initialement partis pour faire la traversée Garde-Cavale, ils ont eu le plaisir de découvrir qu’une autre traversée était possible, encore inconnue pour eux. Pour moi pas d’importance étant donné que je n’en connaissais aucune des deux, je me laisse donc porter par leur enthousiasme.
RDV à 10h au barnum cavités pour inscrire nos trois noms, prendre connaissance des conditions, (en 5h ça se fait, ce sera un peu humide, bien balisée, bref un jeu d’enfant !) et c’est parti.
Arrivée au point de départ, un groupe de 3 et un groupe de 5 sont sur les starting-blocks. Le temps de nous équiper ils sont déjà loin, on aura la cavité pour nous seuls.
Après cinq minutes de marche d’approche, sur d’anciennes pistes de ski de fond, ça doit être sympa en hiver ! On arrive à l’entrée. Oh ! Plaisir de la spéléo sans 1h de marche d’approche !
François se jette le premier, je suis, puis Christophe. À l’entrée, nous attend un serpent roupillant, silence ! Faut pas le réveiller…
Après s’être faufilés dans un petit méandre, puis un petit puits, ça y est, on peut dire que nous sommes définitivement sous terre. Quel n’est pas notre plaisir en constatant que pour la suite du parcours se profile par un magnifique chemin de boue qui se transforme petit à petit par un bain.
C’est le début, on est pas fou on va préserver nos chaussures, et c’est parti pour des oppos. Malgré cela on ne peut éviter de se retrouver couvert de boue, ce n’est pas grave c’est bon pour la peau !
On continue chemin faisant, un filet d’eau nous accompagne. S’enchaîne un premier puits, et un autre ; l’eau se fait de plus en plus présente. On arrive à une petite rivière (affluent des Potawatomis), l’eau monte jusque à mi-mollet. Cette partie accroupie continue par un magnifique méandre poli par l’eau. Encore dans l’ignorance de ce qui nous attend plus loin, nous essayons de préserver l’étanchéité de nos chaussures, et on s’adonne donc au plaisir du déplacement en opposition. Plus nous descendons la rivière plus un grondement parvient à nos oreilles, jusqu’à arriver à un véritable torrent déversant de l’eau en pagaille, le courant nous déstabilisant parfois.
Nous continuons en remontant ce cours d’eau (torrent du Larcoutier), suivant le balisage, qui soit dit en passant se fait parfois absent. Notre trajet nous amène à traverser de véritables cascades. Là plus moyen d’éviter de se mouiller, l’eau s’infiltre par tous les interstices de la combi ! Mais l’avantage c’est que nous sommes propres comme des sous neufs ! Nous continuons à remonter laborieusement cette rivière, l’eau nous arrivant parfois à la taille. Les oppos sont nos plus grandes amies. Le bruit est assourdissant. On ne s’entend pas parler ni même respirer (ce qui n’est pas très important en soit mais quand même!)
Arrive tout de même un os, au pied d’un mur, notre seul échappatoire est recouvert par une cascade nous empêchant toute prise à la roche. Vient le moment de délibérer sur ce que l’on fait. Cela fait 5h que nous sommes sous terre ( oui oui ils disaient bien que en 5h ça pouvait être fait), nous ne pouvons pas passer par la suite du chemin. L’eau monte. Il faut donc faire demi-tour. Et nous voilà repartis de par où qu’on vient. On sait ce qui nous attend : un bain dans une rivière, un magnifique et interminable méandre, des remontés de puits sous l’eau, bref une vrai partie de plaisir. Nous sommes trempés jusqu’aux os, l’avantage c’est que l’on ne chipote plus pour se jeter à l’eau et on met de côté les oppos. On y va franco, de toute façon au point où on en est.
Et nous remontons tranquillement, ponctuant nos effort de petites poses, courtes mais fréquentes, pour reprendre un peu d’énergie. Petit à petit, nous ravalons la distance. Puis là, plus de bruit, le silence de la boue. Et nous revoilà dans le bain de boue, ce qui veut dire la sortie pas loin. Un petit regain d’énergie nous emporte jusque en haut. Nous sortons à la tombée de la nuit. Il est 21h et nous aurons fait Perrin-Perrin.
Bon le seul hic, il faut aller chercher la voiture déposée à la sortie de cavale par laquelle nous devions initialement sortir.
Bon ne cachons rien, trempés et fourbus comme nous sommes, pas de seconde traversée pour nous le lendemain, d’autant plus que nous sommes réveillés par le doux son de la pluie. Nous pouvons donc profiter du congrès et des différents stands présents.
Et bien sûr nous comptons bien terminer un jour cette traversée, et nous ne nous avouons pas vaincus.