Certains font tout pour éviter les Beaumettes à leurs enfants, nous, nous y amenons nos jeunes. Bien entendu, nos Beaumettes sont au fond du Dévoluy, juste au-dessus de l’Enclus et pas à Marseille…
Après une petite heure de route depuis Gap, nous arrivons sur le parking du téléphérique de Bure. Le ciel est maussade mais il ne pleut pas… encore. Nous sautons dans nos combinaisons et baudriers pour vite rejoindre l’entrée à cent mètres de là. Une fois au porche, nous entamons un petit casse-croûte. Cette fois-ci, la pluie est là.
Maintenant restauré, la petite équipe, seize tout de même, s’engage dans le boyau d’entrée est se laisser doucement glisser le long de cette première galerie déclive.
Au premier puits, Georges s’active déjà pour poser une corde.
La troupe va se scinder en deux :
– l’équipe fond : Marc, Eric, Johana, Dorian, Samuel, Jérôme et Philippe. Leur objectif est de franchir le second puits pour faire demi-tour en haut du troisième.
– l’équipe jeunes : Georges, Baptiste, Yannick, Mathias, Eve, Alexandra, Pierre, Morgan et William qui feront demi-tour en haut du second puits.
Rapidement au pied du premier puits, l’équipe « de pointe » part plein d’énergie et détermination vers l’étroiture triangulaire. Étrangement, le rythme se ralentit rapidement au point que tout le monde stoppe. Un élément nouveau, non prévu au programme, pose question : l’étroiture est occupée par une belle flaque d’eau… J’y vais, j’y vais pas. Que de questions ! Finalement, d’un presque commun accord, c’est Philippe qui fera un essai pour voir si c’est jouable. Comme le franchissement n’a d’autre conséquence que se mouiller sur un côté (le gauche), toute l’équipe plonge.
Le second puits est très vite rejoint et descendu, même si l’équipement fut hésitant devant la non abondance d’amarrages. Il est alors treize heures, heure à laquelle Jérôme était attendu pour un repas de famille à Gap. Le temps, tout relatif qui peut être, ne lui permettra pas d’arriver avant le dessert. Il nous quitte là et fait demi-tour. La suite, un méandre étroit et très propre tranche avec ce qui précède mais interpelle sur les hypothétiques crues qui doivent passer. L’étroiture dite sélective ne l’est pas tant que cela mais nécessite de bien rester dans le haut du méandre. Derrière, le troisième puits démarre après un ressaut dont l’arrivée est une jolie vasque. La troupe fait demi-tour et rejoint au premier puits l’autre équipe qui remonte aussi. La pose d’une seconde corde raccourcira considérablement l’attente. Le retour en surface en effet rapide ne sera pas pour autant joyeux. La pluie est toujours battante, froide et accompagnée d’un vent à cinq degrés. Il n’y aura pas de longue séance de déshabillage. Tout est jeté en vrac dans les voitures et chauffages à fond…