Le 8 février 2025
Participants : François, Iannis, Guillaume. TPST : 13 h
Après nous être retrouvés à la gare de Veynes à 7h30, Iannis et moi nous dirigeons vers Lachaup. Sur place, François, qui s’est proposé de nous accompagner jusqu’à -100 mètres à la réunion club de la veille, nous attend. L’équipe étant d’ores et déjà au complet, nous entamons la marche d’approche sous quelques flocons. Un peu plus d’une heure plus tard, nous arrivons à l’entrée de la cavité.

Nous nous changeons, puis Iannis s’empare du premier kit et part à l’assaut de l’équipement. Le puits d’entrée est un peu étroit, mais ensuite, hormis quelques passages ponctuels, la progression est plutôt agréable. Tout au long de la succession de puits qui mènent à -80. Iannis s’emploie à équiper de manière la plus confortable possible, anticipant notre remontée. Cette partie de la cavité ayant également servi de support à un exercice secours, de nombreux spits en bon état sont en place.
À 12h30, nous arrivons dans les grandes galeries. Une pause repas d’un réconfort bienvenu, nous permet de reprendre des forces avant de repartir avec François. Sur le chemin nous profitons de ces galeries de belles dimensions pour prendre une photo de groupe. Les nombreuses intersections rendent cette partie un peu labyrinthique mais grâce à François nous la franchissons sans le moindre problème. Il nous guidera jusqu’à un puits caractéristique qu’il faut shunter en passant par deux ressauts inférieurs, après quoi il fera demi-tour nous laissant poursuivre à deux vers le fond de -450.

Iannis et moi nous rendons donc au puits suivant, à partir duquel je reprends l’équipement aux alentours de 13h30. Au début, je peine à me remettre dans le bain et équipe les premiers puits à une lenteur déconcertante. Pendant ce temps, Iannis plante des spits pour améliorer l’équipement ou fait des cairns pour nous assurer d’être sur le bon chemin au retour. Reste à trouver le chemin qui mène au fond de -450. Pour ce point, j’ai eu une indication d’une grande utilité lors de la réunion club de la veille : lorsque nous arriverons à une corde en fixe, il nous faudra la laisser sur notre gauche et
partir à droite, car celle-ci mène au fond de -511.
Vers 15h30, nous trouvons une corde en fixe, nous la laissons de côté et cherchons notre chemin. Nous désescaladons de petits ressauts, nous rampons, nous passons de petites étroitures. À un moment, je me retrouve à ramper dans une galerie boueuse et étroite… en vain. Nous reprenons la topo et constatons, non sans un peu d’amertume, que nous
ne sommes pas à la bifurcation des deux fonds, mais bien avant, au fond de -284.
Il nous faut donc rebrousser chemin jusqu’à la corde en fixe, que nous utilisons cette fois. Les obstacles qui suivent ne nous laissent que peu de doute quant au fait d’être sur le bon chemin. Cette fois, nous sommes bien à la bifurcation des deux fonds et à la fameuse corde en fixe qu’il ne faut – vraiment – pas prendre. J’équipe les derniers puits : un P14, un P19 et un P5. Nous suivons ensuite un méandre fossile qui nous mène à une salle avec un grand cairn qui précède un colmatage de calcite. Enfin, nous sommes arrivés au fond de -450.

Nous avons à peine eu le temps de nous réjouir que nous faisons demi-tour. Il est déjà 18h et le plus dur reste à faire. Nous remontons les galeries et arrivons à la base de la première remontée sur corde. Je me lance, et là, mon pied droit part dans le vide ! La sangle de mon pantin a cédé… Malgré ce détail, qui aura tout de même son importance sur la totalité de notre retour, celui-ci se passe bien. Les cairns de Iannis se sont avérés utiles et, malgré quelques hésitations, nous remontons à un bon rythme. Nous arrivons rapidement aux grandes galeries. De là nous entamons la remontée des derniers puits chargé de deux kits chacun. Puis je finis par sentir l’air frais de l’extérieur.
Je me débats avec mes sacs dans l’ultime puits de la journée et rejoins Iannis qui m’attend dehors, prêt à partir. Je lui demande l’heure, il est déjà 23h30. C’est donc après 13 heures sous terre que nous retournons à Lachaup dans l’obscurité de la nuit.
CR : Guillaume Boucher
Photos : Iannis Wypyszynski & Guillaume Boucher