Fin de l’équipement de la baume des Forcenés

dimanche 14 mai

L’objectif principal de ce jour est de finir l’équipement de la cavité afin de faciliter l’organisation de l’exercice secours régional des 17 et 18 juin. Les pluies de la semaine jusqu’à la veille nous réservent une belle surprise. La cavité est entièrement active mais avec des débits modérés. La visite en est que plus agréable même si nous ne pourrons éviter la douche.

Sans difficulté particulière, ce chourum reste exigent par sa longueur, ses dimensions modestes et l’agressivité du rocher. La première partie passe assez vite, nous sommes légers. Une fois rejoins les sacs de matériel, la progression se fait plus lente. A chaque amarrage, nous sommes obligés de nettoyer les chevilles à l’aide d’un taraud. La rouille ne permet plus le vissage. Il ne doit pas y avoir une grande fréquentation…

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La jonction est atteinte puis les derniers puits équipés sauf le dernier faute de corde adaptée. Nous laissons sur place les amarrages nécessaires et deux petites cordes en remontant pour des compléments d’équipement. Nous posons une corde dans un ressaut un peu aérien, surtout lorsque l’on porte des charges lourdes. Ce sera le cas pour les sauveteurs à l’entraînement dans un mois.

Retour long et régulier avec une opération nettoyage afin de sortir le matériel qui n’a pas lieu de rester là. Une belle sortie qui décrasse les organismes endormis par l’hiver.

Participants : Christophe BOULANGEAT et l’auteur.

Photographies : Christophe.

Compte-rendu stage plongée souterraine du WE du 1er mai

J1 : 9 H au camping de Bourg St Andéol ; les 6 stagiaires et Philippe – 1er cadre – sont là. On s’installe dans les bungalows et après un petit café préparé par Céline qui sera notre « cook », on commence :
– présentation et organisation du stage par Philippe et quelques manip de matériel.
– arrivée de David qui se joint à Philippe pour la répartition et la préparation de la plongée de l’après-midi.

Céline est allée faire le ravitaillement complémentaire et gère le repas de midi qu’elle avait déjà bien avancé – super la quiche maison… surtout merci pour les idées de recettes que je copierai bien volontiers.

Ensuite, on va à la source «  la goule de la Tannerie » que certains découvrent. Une vasque bien belle, l’eau est transparente, la falaise sert de repaire aux oiseaux nicheurs. Constitution des 2 groupes. On s’ équipe au soleil et une fois dans l’eau on vérifie le matos et son utilisation.

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Je pars en 1er avec Philippe et je retrouve avec joie les sensations connues il y a 2 ans lors de la journée découverte. L’eau est bien claire et la progression plutôt aisée ; même si je ne peux pas lire les manos (Philippe le fait pour moi), je m’applique à compter les inspirations / expirations pour changer d’embout et ainsi bien répartir la consommation d’air. Sans oublier de ne pas lâcher le fil d’Ariane déjà en place. Petit arrêt dans une cloche, quelques mots échangés et hop on repart le long de la ligne de vie – puis Philippe me fait remarquer les 100 m et quelques coups de palmes plus loin … me fait signe 1/2 tour. Je n’ai pas de montre donc je ne me suis pas préoccupée du temps passé.

Au retour, je pensais à la cloche et j’étais un peu déçue de faire déjà faire 1/2 tour … « j’y serai bien restée encore moi » ; je serai bien allée plus loin… Au sortir de l’eau, échange de matos avec le suivant et l’après-midi file vite. De retour au camping, il faut regonfler les bouteilles pour demain… opération bien compliquée car les compteurs électriques du camping sautent les uns après les autres … Les conversations continuent bien-sûr tout le long du repas et même après car on reprend le cours dont les thèmes sont « l’EFPS, la philosophie de la plongée spéléo et sur la logique de sécurité. »

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J 2 : 9 H Petit déj – ça va c’est pas très tôt ! Puis cours sur la gestion et la consommation de l’air. Et idem que la veille, on prépare le matos pour la plongée de l’après-midi. On va changer l’ordre de passage et de cadre. Cette fois, on plonge dans la Goule du Pont ; c’est une grande vasque aménagée car autrefois elle servait de prise d’eau à la commune.

La descente est plus rapide que la veille avec un rétrécissement à – 12 m ; il faut toujours compter pour la gestion de l’air – je ne vois toujours pas les manos – puis on continue jusqu’à – 18 m et là surprise ! On croise l’autre groupe de plongeurs qui remontent du puits de 33 m. Que c’est beau ! L’éclairage est super car ils arrivent en file indienne. Ça me permet d’en profiter au maximum. Je ne bouge pas, je suis bien sagement restée « accrochée » au fil d’Ariane et j’en prendre plein les yeux ! Quel spectacle !

Puis chacun continue, eux filent devant et nous nous faisons aussi demi-tour. Je suis tout à mes pensées et j’en oublie complètement de compter… David ne me dit rien donc je consomme plus dans une bouteille que dans l’autre. C’est pas bien du tout ! Il me le dira seulement en sortant !!! Mea culpa ! Je sais qu’il faut être concentrée, bien penser à ce qu’on fait … mais le spectacle était si inattendu et si beau ! C’est ça aussi l’apprentissage ! Et c’est une erreur que je ne referai plus je pense !

Comme hier fin après-midi au gonflage et après le souper on retourne s’asseoir pour quelques diapos et commentaires sur « le milieu et ses spécificités ». Ça fait de bonnes journées, bien remplies !

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J3 : petit déj plus tôt car nous devons vider, nettoyer et rendre les bungalows avant 10 h. Ensuite rdv à la Goule de la Tannerie pour mettre en applications quelques exos : mise en place du fil d’Ariane, gestions des imprévus (ex rupture du fil ou changement de galerie). Je plonge en second et je trouve de la « touille » comme ils disent … c’est-à-dire que l’eau est trouble et qu’on ne voit pas très bien. Mes prédécesseurs ont un peu « brassé » ; d’un autre côté ça permet d’être dans d’autres conditions et de s’adapter. Mais ça ne m’empêche pas de cheminer, de poser une nouvelle ligne de vie – heureusement les cailloux sont en place … je n’essaie pas l’autre exo, pas le temps… toujours bien contrôler la consommation et la répartition de l’air. Ça va, cette fois j’ai bien surveillé !

Il faut sortir et donner le matos à la suivante ; puis chacun tri et range le matériel ; y’a plus qu’à charger. A midi, le pic-nic préparé par notre cuisinière préférée est bien venu ! Avant le départ les deux cadres font un petit bilan de ces trois jours.

Le mien de bilan : je me suis régalée, j’adore être sous terre et j’aimais déjà la plongée sous-marine donc la réunion des deux ne pouvait que me plaire ! Côté technique, j’ai vraiment apprécié leur patience et la clarté des explications. À refaire pour se perfectionner et surtout pouvoir aller les accompagner un jour. Merci à Philippe et à David pour ce beau we

Une spéléo anonyme

Photographies : Céline, Florian, Nathanaël et Philippe

Topographie au Tourrond

25 mai 2017

Le mois de mai est un mois magnifique pour les premières balades dans le parc des Ecrins. En famille, nous montons au refuge du Tourrond pour passer la nuit et surtout aller à la rencontre des bouquetins. A cette époque, ils sont facilement visibles autour du refuge.

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La montée est facile et relativement rapide. L’arrivée au refuge avec la cascade de la Pisse en décor de fond reste magique à chaque visite. Nous posons les sacs, récupérons nos lits avant d’aller faire un tour jusqu’au pied de la cascade : magnifique. Nous rentrons au refuge pour le repas. Je ferai un petit détour par dessus la cascade pour fouiller les fissures à la recherche de quelques trous oubliés. Arrivé à la source du gouffre aux Corneille, bredouille, je rejoins la famille. Le repas, comme l’accueil seront impeccables. Avec les calories ingurgitées, la journées du lendemain peut être intense.

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Après le repas, nous apercevons un sanglier qui traverse les champs en contre-bas puis deux petits chamois jouant sur le névé en face. Le pari des animaux sauvages est déjà gagné. Mais nous en voulons plus. Alors, nous nous écartons discrètement du refuge sur le chemin de la cascade pour repérer quelques bouquetins. Bingo ! au premier petit torrent, quatre ou cinq bouquetins nous observent de leur piédestal. L’effet est immédiat sur les enfants et les plus grands : fascination.

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Le lendemain, nous montons avec pour objectif de rejoindre la cabane de berger un peu plus haut derrière le refuge. Surprise encore, un troupeau d’une trentaine de bouquetins nous attend là. Nous nous installons sur une grosse dalle plate. Les animaux sont calmes, à dix mètres de nous. Deux petits jouent comme s’ils ne nous avaient pas vu. Je profite de ce spectacle pour m’éclipser un peu plus haut en direction du gouffre aux Corneille. Avec Marc Corail et Céline Broggi, nous avions découvert une petite perte plus tôt en automne. Mon objectif aujourd’hui est de la topographier. Je si de retour une heure et demi après. Les enfants sont toujours en admiration devant le spectacle des bouquetins.

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Mais l’après-midi est déjà bien entamée. La montagne se vit tôt le matin. Le soir, elle doit retourner à son silence, relatif.

Participants : Lucie, Céline, Titouan et Philippe

Tentative aux Fleurs blanches

samedi 6 mai

Après plusieurs reports pour cause de conditions météorologiques défavorables, nous avions renoncé à faire un tour dans le réseau des Chuats. Pourtant, à force d’entendre David Bianzani qui me fait saliver en l’écoutant me raconter ses explorations sous font d’Urle, nous reprogrammons en ce début mai.

Chambres réservées chez François Landry, nous sommes quatre remontés à fond pour découvrir le côté Fleurs Blanches. Une nouvelle fois, les conditions sont exécrables. Marre de reporter, nous y allons malgré tout. Au pire, si les niveaux d’eau sont trop importants, nous nous contenterons de refaire et faire les entrées.

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Départ à 7 heures de Gap pour arriver vers 9h. Surprise, tout est encore bien blanc. Il y a quelques jours, la neige est tombée. Nous arrivons en pleine fonte avec la pluie qui redémarre. Pas top ! Pas convaincus, nous nous équipons rapidement et cherchons l’entrée avec le parapluie à la main. Rapidement trouvée, nous nous mettons relativement à l’abri. D’abord un quatre pattes boueux puis actif avant de rejoindre une belle galerie au plafond plat. Au loin, nous entendons des chutes d’eau dans plusieurs coins de la salle où s’ouvre le premier puits. Hors d’eau, nous le descendons. Les suivants sont aussi équipés hors crue. Après, cela se corse. Le puits « bien rond » malgré un déviateur d’eau en bâche arrose copieusement. Mais loin de la trajectoire directe de l’eau, il n’y a pas de risque. S’enchaînent plusieurs petits méandres actif ou sec avant les dernières petites verticales. Le fossile n’est pas loin.

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Au pied du dernier puits, un P7 bien arrosé, débute un méandre bas, actif, « le méandre de l’os ». Une fois à quatre pattes et la tête dedans, je constate qu’il ne faut pas une grosse crue pour que cela ne passe plus. Il est plus sage de faire demi-tour ici. Et je suis déjà bien heureux d’avoir pu arriver jusque là avec de pareilles conditions. Demi-tour et je retrouve mes camarades de jeu un peu plus haut. Ils veulent aller jusqu’à mon terminus. Normal. Je les attends en haut de ce petit ressaut de quatre mètres. Par automatisme, je prends un point de repère sur le niveau d’eau. Après vingt minutes, ils reviennent enchantés, moi un peu moins. Le débit a doublé pendant leur absence…

Nous remontons rapidement pour passer le puits « bien rond » histoire d’être à l’abri d’une crue plus importante. Nous sortirons sans problème. La pluie est restée modérée. François nous dira le lendemain que la nuit a été très agitée. Un gros orage avec plusieurs averses a rempli les réseaux pour quelques jours encore. Nous avons bien fait de renoncer. Nous reviendrons.

Participants : Marie-Pierre MARTIN, François PARRINI, Christophe BOULANGEAT et l’auteur.

Photographie : Christophe BOULANGEAT

Un grand merci à François LANDRY pour le gîte et au collectif qui gère l’équipement de la cavité encore en explo. N’oubliez pas de faire un petit geste en versant quelques euro à la liste de mariage à Croque Montagne.

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Balade familiale au chourum Daniel

lundi 8 mai

Un grand weekend n’est pas obligatoirement synonyme de grands objectifs. Ce lundi, les énergies étaient modérées. Nous avons fait avec. Pourquoi pas un petit tour dans le chourum Daniel puisque Céline et les enfants ne connaissent pas ?

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Pour un 8 mai, le Dévoluy conserve sa légende de pôle nord du département même si géographiquement ce n’est pas confirmé. Du vent, des nuages, du froid et les vestes d’hiver pour attaquer la marche d’approche. Sous l’entrée, nous trouvons un carré de verdure à l’abri du vent. Nous y mangerons agréablement, puis nous équiperons avant de rejoindre l’obscurité.

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Dans la cavité, les puits s’enchaînent rapidement dans le bruit des cascatelles qui surgissent de toutes parts. Le débit reste très faible et sans risque de crue. Nous continuons donc jusqu’à la salle à manger. Avant qu’ils n’aient froids, je fais demi-tour avec les enfants alors que François, Céline et Marie-Pierre poursuivent un peu.

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La remontée se déroule régulièrement, juste assez pour ne pas se refroidir. Un jeu de piste est installé pour nos explorateurs à l’aide des ossements qui pullulent dans les éboulis. De retour dans les pâturages, il fait même un peu plus doux. Le temps de se changer, les grands sortent avec les cordes.

Participants : Lucie, Marie-Pierre Martin, Céline Broggi, Titouan, François Parrini et Philippe Bertochio

Stage initiation plongée souterraine

Du 29 avril au 1 mai

Avec le comité départemental de spéléologie des Hautes-Alpes, nous avons organisé un stage d’initiation à la plongée souterraine à Bourg-St-Andéol. Afin de former au mieux nos six stagiaires aux techniques de base de notre activité, deux moniteurs ont pris en charge la formation : David BERGUIN et moi-même.

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Le premier jour, nous avons consacré la matinée à la préparation matérielle et à la présentation des gestes élémentaires lorsqu’un plongeur spéléo suit le fil d’Ariane. L’après-midi, à tour de rôle, les stagiaires se sont essayés dans le goul de la Tannerie. Le soir, une présentation de la philosophie de l’activité et les règles de sécurité ont été rappelées de manière plus formelle.

La gestion des gaz respiratoires a monopolisé l’attention des stagiaires tout le dimanche ; et a été mise en pratique dans le goul du pont. Les plus aisés ont pu découvrir le sommet du grand puits à quatre-vingt mètres de l’entrée.

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Enfin, le dernier jour, le menu était à la carte : utilisation d’un relais, pose d’un fil d’Ariane ou recherche de fil perdu. C’était au choix, un ou deux exercices selon les appétits.

Au bilan, un stage sérieux qui s’est déroulé dans une bonne ambiance. Aux dires des stagiaires, ils n’en resteront pas là. Il n’y a que le froid qui dénotait en ce premier mai…

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Sortie à la grotte des Baumettes

dimanche 30 avril 2017

Profitant d’une fenêtre météo entre le coup de neige de ces derniers jours… et celui du lendemain, nous projetons de retourner à la Grotte des Baumettes, juste au dessus du départ du téléphérique de Bure. Accès facile et rapide, sans portage et totalement déneigé, avec une belle vue sur le pilier du pic de Bure. C’est parfait pour venir se dégourdir les cannes et réapprendre les bases de l’équipement après quelques mois de léthargie hivernale.

La dernière sortie du club aux Baumettes remonte (déjà) au 30 janvier 2011 (récit sur le site) durant laquelle Philippe a plongé le siphon et nous, porté le matos toujours trop lourd et trop encombrant dans ce dédale d’étroitures.
Mais c’est du passé ! Aujourd’hui, objectif modeste, mais toujours avec l’envie d’aller sous terre, c’est le principal.

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Pauline se chargera de l’équipement des deux puits, sous l’œil attentif de Marc. Tout se passe parfaitement, en se creusant toutefois les méninges pour le premier nœud ! Après le premier puits, une première étroiture sélective et pleine d’eau, nous plonge dans l’ambiance. Faudrait pas grand chose pour rester coincé tellement c’est étroit. Du coup l’eau peut aisément s’infiltrer dans les bottes et le reste. Que du bonheur !

On poursuivra encore un peu après le deuxième puits dans le Méandre aux Etroitures, sans insister pour aller au fond, l’idée du jour étant de rentrer tôt sur Gap. TPST : 2h30

Après un petit casse-croûte au soleil, nous poussons ensuite en direction de la grotte de l’Ours… que nous ne trouverons pas. Pas grave ce n’est pas loin, nous reviendrons !

Participants : Pauline Quemere, Marc Petiteau

La grande entaille, nouvelle aventure

mardi 12 avril 2017

C’est l’histoire d’une cavité dont l’exploration traîne. Ce n’est pas un manque de motivation, bien au contraire. La peur, certainement, que l’aventure s’arrête…

Durant ces vacances de printemps, après un hiver sans neige, les skis sont déjà remisés en attendant l’hiver suivant peut-être plus froid… La neige est bien transformée, nous pourrions refaire une visite de courtoisie à la Grande Entaille. Les objectifs ne sont plus très intéressants mais ce serait dommage de ne pas vérifier cette trémie de petit cailloux qui descend plus vite que nous pouvons la remonter. Christophe est disponible. Allons-y !

A six heures du matin, nous nous retrouvons sur le parking de Gap. Il s’agit de ne pas attendre que la neige fonde et nous interdise l’accès par des coulées de neige de printemps. A sept heures sur les raquettes, nous remontons la combe de Corne en direction des baumes noires. La neige est plus dure que nous l’avions imaginé. Tant mieux !

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Dans la face nord de la montagne d’Aurouze, une fois la pente trop forte, nous quittons les raquettes pour les crampons et le piolet. Christophe ouvre la marche. Son entraînement en ski de randonnée fait la différence avec mon activité sédentaire de l’hiver. Cependant, l’entrée est atteinte en moins de trois heures. Il y fait toujours aussi froid. Le courant d’air glacial qui en sort nous contraint à activer le changement de tenue et le pique-nique. La glace est bien présente mais pas les deux glaciers fossiles que nous avions photographiés les années précédentes. Réchauffement climatique !

En quelques minutes, nous atteignons le terminus à revoir. En grimpant la trémie, celle-ci coule comme si elle avait été liquide. Les petits cailloux dus à la gélifraction font comme un tapis roulant. Je passe le terminus en me glissant sur le dos tout en escaladant au plafond. Ainsi, la descente des blocs est limitée, presque évitée. L’exploration est de courte durée. Une petite salle de trois mètres de diamètre au-dessus s’arrête sur une autre trémie, bien stabilisée celle-ci. Inutile d’engager un chantier qui a bien peu de chance d’aboutir. Demi-tour dépités, nous irons faire une séance photo plus en aval. J’incite Christophe à retourner dans la galerie blanche. Cette poudre qui recouvre les parois renvoie une belle lumière pour les photos. Au terminus de celle-ci, le courant d’air se fait bien sentir mais d’énormes blocs ferment le passage. Je me glisse à mi-hauteur pour tenter à nouveau ma chance. Je peux avancer de deux mètres en grattant la terre collante au sol. Après, un angle à quatre-vingt-dix degrés ne permet plus de passer. Je renonce. Christophe me demande si je suis allé au-dessus des blocs pour voir. Oui, j’y suis déjà allé pour être bloqué par un laminoir encombré de cailloux. Mais dans le doute, j’escalade une nouvelle fois les quelques mètres qui me séparent du plafond. Le laminoir est toujours là. Sur la gauche, cela semble un peu plus large, mais il me faut dégager quelques cailloux qui me gênent. Je force sur les cotes pour passer sur l’autre flanc. Ce n’est pas très confortable car le vide est là, sous mes pieds, mais une faille permet d’avancer un peu plus. Trois mètres plus loin, vers le haut, le plafond semble laisser place à du noir. Un grand vide ? J’insiste, je joue des coudes pour pousser les derniers blocs qui m’empêchent de voir. Oui ! Ça passe…

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J’appelle Christophe pour qu’il aille chercher un bout de corde afin d’assurer la descente et l’invite à escalader pour me rejoindre. Je l’attends assis au débouché du laminoir pour partager avec lui cette découverte. Il me rejoint vite pour faire un premier tour de la salle. De huit mètres de diamètre mais basse de plafond, l’autre côté de la salle laisse apparaître deux départs : une belle galerie à gauche, une plus étroite à droite. Nous prenons celle de droite et parcourons un sol chaotique pour arriver dans une large zone basse. A droite, c’est un laminoir, à gauche, un peu plus haut, il faut se glisser entre les blocs. Une autre petite salle nous conduit au pied d’un grand puits remontant qui doit bien dépasser vingt mètres de haut pour dix mètres de diamètre. Il est magnifique. Nous n’avons pas fini de l’admirer que la gageure de son escalade nous saute à la figure. Il va falloir revenir avec le matériel d’escalade pour une belle séance. Nous rebroussons chemin afin de remonter la seconde galerie aux dimensions très confortables. L’exploration sera de courte durée car la galerie laisse place à une grande salle remontante entièrement fermée par une gigantesque trémie de cailloutis. Celle-ci ressemble à un coupe gorge et ne nous invite pas à être téméraire. Sur le côté droit, nous repérons un passage bas qui nous conduit dans des boyaux anastomosés sans suite apparente. Christophe repère un squelette de chauve-souris pas très ancien alors que n’en avons vu encore aucune vivante. Cependant, quelques traces de guano laisse imaginer une fréquentation sporadique. Ceci explique peut-être la présence, sur les parois de la galerie, les exosquelettes de coléoptères. Il faudra creuser la chose avec le regard de spécialistes. La journée nous apparaît bien remplie. Nous arrêtons là nos recherches en imaginant déjà les séances topographiques qui nous attentent. En rentrant, je me prêterai au jeu du modèle, de dos de préférence, afin de ramener quelques témoignages de la beauté de cette cavité qui se mérite. L’accès difficile et dangereux fera que ce ne sera jamais une grande classique.

Participants : Christophe BOULANGEAT et Philippe BERTOCHIO

Photographies : Christophe BOULANGEAT

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Découverte de la plongée souterraine

dimanche 23 avril 2017

Dans le cadre des activités du Comité départemental de spéléologie des Hautes-Alpes, nous avons organisé une journée découverte en Ardèche sur le magnifique site de Bourg-Saint-Andéol.

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Ce sont cinq spéléologues qui ont franchi le miroir de la surface pour poursuivre la découverte des grottes dans un milieu nouveau, l’eau. Nos apprentis tritons n’ont eu aucun mal à s’adapter à cette nouvelle technique de progression. Leurs connaissances du milieu souterrain leur ont permis de passer le cap psychologique de l’immersion pour retrouver rapidement leur aisance dans la grotte qu’ils côtoient déjà depuis plusieurs années.

Aux larges sourires à la sortie de cette expérience, quelque chose nous dit que le virus est pris…