Chourum Martin

Participants : Bernard BAUDET, Frédo POGGIA et Magali

Samedi 26 Juillet 2014

C’était en 1974, en été (je ne suis plus sûr de l’année) avec la MJC d’Aubagne nous sortons alors un peu de notre Provence natale pour aller découvrir le monde. Notre bagage technique est mince. Le chourum Dupond est notre premier « grand » trou. Nous avons le trac. Nous laissons rapidement notre véhicule sur la mauvaise piste pour continuer à pied, en combinaison texair… Arrivé à la cabane du Camarguier, nous rencontrons des spéléos Grenoblois, un certain Baudouin Lismonde nous accueille et nous invite à faire la traversée entre les deux chourums : le Dupond et le Martin. Les grenoblois remonterons par le Dupond et nous par le Martin. Chacun de notre côté nous
commençons à équiper. Rapidement les provençaux (c’est à dire nous) rencontrons des problèmes. Les spits sont durs à trouver, les frottement nombreux et avec ce Sénonien abrasif du Dévoluy ça ne le fait pas. Nous remontons donc impressionnés par le volume du gouffre et par les «tonches» sur les cordes. Chez les Grenoblois, il y avait un petit jeune (nous étions guère plus vieux) qui s’appelait Frédo, il y a quarante ans…

Premier fractionnement broché (photo : Philippe BERTOCHIO)
Premier fractionnement broché (photo : Philippe BERTOCHIO)

Nous sommes en juillet 2014, merci à Marc qui la veille m’avait amené le matos. C’était nickel. Avec le Toyota de Frédo, nous montons à la cabane du camarguier et en un quart d’heure, nous sommes à l’entrée du trou. C’est pas mal de ne pas marcher des heures. Au fait où sont les broches ?
Par mesure de sécurité j’ai pris les mousquetons avec les plaquettes et une corde supplémentaire. Deux spits pour démarrer, je descends, un spit en fractionnement et 1,5 mètres plus bas un deuxième. Je continue. Tient, en face de moi, deux broches sur la paroi d’en face, on y va…

Arrivés sur le palier où les deux puits se séparent, le coté « puits parallèle » est effectivement bien pourvu en broches. Le départ de la grande longueur magnifiquement équipé en vire pour éviter les chutes de pierres. Cette portion est vraiment magnifique. La corde pend en plein vide jusqu’au palier. Au niveau du palier qui fait suite, le risque de chute de pierre est sérieux mais on peut équiper en paroi. La suite est très belle. On pénètre dans la salle De Joly en descendant un grand escalier. Il y a un lac. Ça pisse de partout. L’endroit est impressionnant. Petit tour de la salle. L’escalade pour atteindre la suite du réseau est équipée, mais nous nous attardons un peu en mangeant biscuits et pâtes de fruits. J’attaque la remontée avec la petite corde que j’avais prévu au cas où et l’on se retrouve au pied du grand puits où il est convenu qu’on s’attende à la vire (chutes de pierres possible si on marche sur l’éboulis au dessus).

Depuis le premier puits (photo : Philippe)
Depuis le premier puits (photo : Philippe)

La montée est longue et permet largement d’admirer la géométrie de cette longueur. J’arrive au nœud, à la descente le passage de celui-ci avec l’élasticité de la corde, la giration : est-ce que j’ai bien fait le nœud ? C’était un moment intense. J’arrive au fractionnement et Magali commence son ascension. Nous voici deux sur ce marche pied pour attendre Frédo, lequel fini par arriver. Magali s’était donner pour mission de recueillir un chocard arrivé là on ne sait comment, mais incapable de sortir par ses propres moyens. Elle place délicatement le volatile dans son sac perso et entame la remontée pendant que avec Frédo nous retirons la corde du puits. De ce point on devine le jour et les parois s’éclairent délicatement. C’est superbe ! J’arrive au puits d’entrée sous un soleil éclatant. Pourvu que ça dure… Le volatile sautille au soleil, il n’a pas l’air très en forme. Si le renard lui laisse la vie sauve…

Le matériel nécessaire :
– cordes 60m, 100m, 65m, 5 mousquetons plaquettes, 21 mousquetons, une sangle, la grande longueur doit approcher 90 mètres. Le stress des chutes de pierre du grand puits (non broché) est largement diminué même s’il faut faire attention. En respectant l’ordre des cordes on a pas de nœud dans la grande longueur.