Par Guillaume Boucher, photo d’entête : Olivier Deck
Vendredi 2 décembre à 8h, je pars de Gap pour un covoiturage en direction de Grenoble dans un premier temps. Une fois arrivé, j’ai une petite heure pour manger et me rendre au point de rendez-vous du second covoiturage qui me dépose en milieu d’après-midi à Besançon. De là, je fais du stop pour me rendre à Montrond-le-Château. Après 15 minutes à attendre à l’entrée d’une autoroute un gars qui devait avoir la trentaine s’arrête et fait le détour pour me déposer devant le gite spéléo. Sur le chemin, il me parle de l’histoire de la région dans laquelle il a grandi avec ses parents. Une fois sur place, je cherche l’entrée du gite mais l’endroit semble désert. Les quelque deux heures d’avance que j’avais y étaient sans doutes pour quelque chose. Après avoir fait le tour quelqu’un ouvre une fenêtre a l’étage. C’est Olivier, l’organisateur du stage qui descend me saluer puis me fait visiter les lieux. Je dépose mes affaires et, après m’être rendu compte que j’avais laissé mon sac de couchage dans la voiture du BlaBlaCar de Grenoble, je vais dans la salle à manger où je bouquine tranquillement en attendant les premiers stagiaires. Vers 18h, les premières personnes arrivent et on commence à discuter… La plupart sont des grands passionnés de photo ce qui ne me rassure pas forcément puisque mes compétences en photo se limitent à l’utilisation de mon téléphone. Leur langage est souvent technique et régulièrement incompréhensible pour moi.
Mais après avoir mangé on se rend tous dans la salle de réunion où Philippe Crochet nous fait une présentation d’abord sur la photo en général puis plus précisément sur la photo spéléo. Bien que certains passages soient compliqués à intégrer, une partie de sa présentation d’avantage vulgarisée m’a permis de comprendre quelques notions sur l’éclairage, les paramètres de l’appareil photo, etc. Après une bonne heure de présentation et une tonne d’infos à retenir, on sort de la salle de réunion et on accède à une superbe exposition photo. Les clichés sont variés mais tous me donnent envie d’un jour savoir transmettre de telles émotions par des photos remontées des profondeurs de la terre.
Le lendemain, on part pour le gouffre des Ordons, une cavité « très concrétionnée » à ce qu’on m’a dit. Nous sommes un petit groupe de sept spéléos. Nous nous garons à l’entrée du chemin qui mène au gouffre. Puis s’ensuit une scène surréaliste, l’un des cadres dit : « on va repérer où est l’entrée on reviendra chercher le matos après ». Pour le spéléo habitué des chourums du Dévoluy que je suis, cette scène semble impensable dans les Hautes-Alpes. Après un aller retour nous descendons les 40 mètres du puits d’entrée et arrivons dans une cavité effectivement très concrétionnée que nous parcourons entièrement à la recherche du spot idéal. Je repère un passage intéressant sur le chemin et le note dans un coin de ma tête. Mais c’est en tant que modèle que je commence la journée. Je reste figé pendant une bonne heure en m’amusant de la pitié que la photographe avait pour moi de me voir rester planté là. Puis c’est l’heure de manger, j’avale mon repas en deux minutes car avant de m’essayer au rôle de photographe je voulais de nouveau être modèle pour Romain un des cadres du stage. Il prend des photos au flash et je voulais voir dans le détail comment il s’y prenait. Romain est partant. On va donc vers l’entrée de la grotte pour faire une photo. Je me mets sur la corde du puits d’entrée pendant que romain s’active avec ses sept flashs. Après avoir fait deux clichés, je descends de ma corde pour cette fois-ci faire mes premières photos. Je retourne à mon spot repéré plus tôt ce matin pour y faire ma photo. Ensuite c’est une concrétion qui attire mon attention. J’essaie différentes idées jusqu’à avoir un résultat satisfaisant. Puis l’heure de retour approchant nous ressortons tous pour retourner au gite.
En arrivant, Romain me montre comment il retouche ses photos. Puis on nous fait passer une clef USB en nous demandant d’y mettre chacun une photo prise dans la journée. Le soir après le repas on se retrouve tous dans la salle de réunion où Philippe Crochet fait la critique des photos récoltées. Ensuite nous avons droit à une présentation sur le light painting. La personne qui en parle est amoureuse de son sujet et de son univers ce qui rend la présentation captivante. Puis nous préparons les groupes pour le lendemain. Je suis dans le groupe qui va dans la grotte de la vieille folle. C’est de cette sortie que sortira le cliché paru dans la revue Spelunca quelques semaines plus tard. Puis nous rentrons au gite où nous prenons un dernier repas tous ensemble avant la fin du stage.
Le bilan de ce stage est très positif pour moi. J’ai surtout pris le temps de regarder comment les autres s’y prenaient, mais cela m’a plus que jamais donné envie de me mettre à la photo sérieusement.