2004 les dessous du Dévoluy

Ce texte a été édité en 2004 dans « Le massif du Dévoluy » de Marie TARBOURIECH et Alexis NOUAILHAT aux éditions du FOURNEL


Avec ses 580 cavités naturelles inventoriées par les spéléologues du département, le Dévoluy peut facilement se comparer à un gruyère. De la petite grotte de cinq mètres de long au gouffre des Aiguilles dont le dénivelé atteint 980 mètres, il y a de quoi faire pour les amateurs d’aventures obscures.

Pourtant, il existe au cœur du massif, une cavité pas comme les autres : le puits des Bans. Connue depuis toujours, N. CHORIER la cite en 1661 dans son « Histoire générale du Dauphiné » sous le nom impropre de fontaine d’AMBEL. Il décrit un gouffre qui, exceptionnellement en crue, forme une arche d’eau où l’on peut passer dessous sans se mouiller. Mais il y fait surtout allusion à une légende. Il y a bien longtemps, les eaux curatives du puits des Bans étaient à l’origine de pèlerinages fervents. Pourtant, un jeune couple d’amants vint s’aimer dans cette antre, à l’abri de parents très hostiles à cette union. Depuis ce jour, les dons thérapeutiques disparurent et l’on vit, paroles de conteur, la grottes s’emplir de serpents et crapauds. Jamais plus on ne revit les amants, même les spéléologues qui, aujourd’hui encore, poursuivent l’exploration du puits des Bans…