Cet article a été édité dans la revue Spélunca n°78 de la fédération française de spéléologie
Le chourum de la Pyramide
commune d’Agnières-en-Dévoluy
X=878,8 Y=3272,73 Z=1600 (L3)
Un très léger effondrement sur le bord d’une vague doline, et surtout, en m’approchant, sous un gros bloc au milieu de la pelouse alpine un trou de cinq centimètres de diamètre avec une petite herbe agitée. C’est le commencement de ce chourum. En y collant la main, qu’elle ne fut pas ma surprise de ressentir un courant d’air fort et glacial. Avec Jean-Yves BIGOT, partenaire des désobstructions de l’impossible, nous commençons à ouvrir le sol. Pour ne pas recouvrir les pâturages, nous amenons les blocs et la terre à quelques mètres sur un lapiaz. Trois journées de travail à porter les seaux et agencer les blocs pour limiter au maximum l’emprise de nos déblais et les bases d’une superbe pyramide apparaît. Elle ne sera jamais finie car la trémie que nous stabilisons à grands renforts de barres et plaques métalliques nous laisse passer sur un étroit et profond méandre. L’équipe se complète avec Didier GARREAU et Christian KUPIEC. Après quelques aménagements pour faciliter le passage du matériel, la cavité se développe en méandre entrecoupé de petits puits. Les passages étroits agrémentés de lait de lune (mondmick) pimentent fraîchement l’exploration. A la cote – 80 m, surprise… une trace de rappel de corde autour d’un amarrage naturel. Nous pensons tout de suite avoir fait la jonction avec la partie profonde du chourum de la combe des Buissons. Mais vingt mètres plus bas, c’est un peu la déception car je reconnais le chourum d’Uc.
La topographie, réalisée dans des conditions difficiles de boue omniprésente, nous donne la cote – 101 m à la jonction pour un développement de 225 m. L’exploration aura nécessité neuf sorties. A noter, la première traversée chourum d’Uc / chourum de la Pyramide sera réalisée par Evelyne LLUCH et l’auteur le 2 septembre 2000.