Fontaine noire de Cize

Samedi 5 septembre

À 9h, un trinôme composé d’Isabelle P, Michel D et Christophe P se prépare pour une grosse journée dans la fontaine noire.

Pour cette sortie nous avons la chance d’avoir une photographe amphibie polyvalente aussi bien sous l’eau qu’en post siphon. Après les nombreux portages au bord de la vasque et les différentes idées sur les prises de vue, nous partons pour une grosse journée sous terre.

A peine la tête sous l’eau, c’est trouble, laiteux, c’est pas la meilleure journée pour des photos en siphon. Quelques photos dans le S1, puis arrive vite la corvée de l’Inter siphon. En plus c’est une cloche étanche donc gazée de surcroît par les nombreux passages des plongeurs du stage perf de la semaine dernière. On repart dans le S2, ça me rappelle les plateaux télé, ça flash, les watts sont là !

Isabelle avec deux flash sur son caisson photo, Michel avec un flash auxiliaire DS 160 W dans les mains et bibi avec un déporté Bersub 50W HID (10kg avec l’accus) sur le scoot qui lui tire le caisson étanche de 25kg , deux déportés dont un 10w HID, l’eau va t’elle se réchauffer après notre passage ?

Un petit arrêt en haut du puits pour poser une plaquette (pour les déposes de blocs relais). Un essai pour des prises de vues dans le puits, on fera mieux la prochaine fois. On continue dans le S2 pour atteindre le post siphon.

Là, Michel nous abandonne suite à un problème physique, pour lui c’est pas le pied enfin si, plutôt du genre Big foot. Du coup avec Isabelle on part pour le fond avec appareil photo et matos. Elle découvre la trémie mais l’écho dans la salle lui à encore plus marqué il me semble.

C’est la première féminine à venir jusque là, bravo !

Elle immortalisera les deux murènes au plafond (draperies) suivi d’une visite des lieux, le départ en plongée dans le S3 serait préférable en cette période, c’est presque à sec et on pourrait partir directement depuis la diaclase sans passer par l’échelle.

Puis vient la punition de la galerie des gours. Une galerie magnifique, boueuse à souhait avec des gâteaux à la crème d’argile, un régal pour les yeux mais les dimensions sont faites pour des Playmobils pas pour des humains.

Notre photographe amphibie met du mieux qu’elle peut tout cela dans la boîte pour en faire profiter aussi aux non plongeurs qui n’ont pas la chance de venir voir tous cela directement sur place.

Le P10 !!! enfin !!!

Après toutes ces contorsions, reptation, roulades, … , une petite pause s’impose. En bas du puits un nouveau bain de boue nous attendait, un de plus, oui il y en avait déjà d’autres avant. Rapidement le terminus est devant nous, un nettoyage des gravats de la sortie précédente puis nous posons un spit avec une échelle et on part en première.

Rien n’arrête Isa Croft pas même les étroitures du fond, Terminator à côté c’est une danseuse étoile. De l’autre coté de l’étroiture terminale, c’est une roche brassée par les crues, lisse avec des coups de gouge par milliers.
Ça descend un peu dans du beau gravier roulé puis on arrive assez vite au niveau noyé au bout de quelques mètres, des laminoirs arrivent du plafond et à mi hauteur.

L’un à l’ouest l’autre au nord mais sous l’eau je ne verrais rien à cause de l’argile qui s’est échappée de ma combi. Après coup, je soupçonne un départ comme le S3, dans une diaclase et derrière un monticule de gravier ramené là par les crues. L’actif devrait être plus profond, un peu plus bas dans la partie noyée.

La première partie de la source, de l’entrée jusqu’au ressaut est sans argile mais la suite est saturé de dépôt avec des laisses d’eau ainsi que des traces de mise en charge relativement faible en débit.

Dans le S3 lors d’une plongée à l’étiage, j’ai senti du courant et c’est nickel, aucun dépôt ! le S4 lui est plein d’argile, un plongée dans le S4 serait de la folie, aucune visibilité en quelques secondes.

Le terminus actuel est propre. Donc par déduction entre le ressaut et le fond il nous manque une galerie active. Le S3 en serait il la clef ?

Il est temps de rentrer, nous sommes derrière une multitude de passages bas, étroiture, trémie, puits, bourbier, Siphons et inter siphons …

Ça va prendre du temps. La visi dans le S2 est exécrable, on n’imaginait pas ça ici. L’eau est très chargée en particules fines, la couleur vire au jaune comme de l’eau croupie. Pour remonter le puits, je me dis que seul le scoot pourrait me tirer vers le haut mais je suis trop chargé, il faudra bien gonfler la wings. En déchargent le Cherokee j’ai tout pesé, total personnel, matériel perso et collectif = 220kg.

Isabelle récupère son relais juste après le puits, à chaque fois que je regarde dans sa direction je devine une silhouette dans un halo de lumière verdâtre.

Encore la punition de l’inter siphon gazé et un dernier verrou liquide à passer. On sortira à la tombée de la nuit. Un grand merci à Isabelle pour ses photos et surtout pour avoir participé à cette sortie quelque peu physique.

Merci aussi à Michel, qui comme d’habitude était là en soutien pour les portages matos surface et sous terre toujours de bonne humeur.