Participants : Luc (club de st Marcel), Christophe BOULANGEAT (Gap), Pascal (caf Toulon), Marianna (Saint Didier) Bernard BAUDET (chourum)
Dimanche 18 octobre 2015
Ce trou m’avait fortement impressionné en 85 quand nous l’avions fait avec la MJC de Veynes. A l’époque on avait bivouaqué dans la combe de la Fluvelle. On avait atteint la côte de -150m environ dans une branche qui n’était pas le fond (-197m). On était monté par le vallon du mas en 5h30.
Pour préparer cette sortie, il a fallu trois séances : la première fois je suis avec Marianna qui a ouvert en escalade l’accès direct par la combe du loup. En descendant, on a équipé en corde la cascade de la pisse. La deuxième fois avec Christophe, on a équipé l’accès au chourum en descendant du trou (2320m). Une troisième fois, je suis monté seul pour amener quelques «affaires » au pied de la cascade.
Ce 17 octobre, à quatre, nous partons à dix heures de la voiture. Nous arrivons au trou environ cinq heures après. Je descends avec du matériel pour commencer l’équipement. Les spits ne sont pas légion et le névé est beaucoup plus bas, quinze mètres environ, ce qui interdit l’accès à certains amarrages. C’est un peu compliqué car il faut suivre une vire pour accéder au névé de manière correcte. Je retrouve quelques amarrages (pitons et spits antiques). Ceux-ci sont devenus insuffisants, car la configuration de la cavité ayant évolué, d’autres amarrages sont nécessaires. Je retrouve du vertical et Luc me remplace. L’endroit est impressionnant car nous dépassons un grand plafond de glace dans un vide important. Je le rejoins bientôt et nous ne parvenons pas à dépasser la côte de -155m par pincement entre glace et rocher.
Nous n’avons plus de goujons et nous commençons la remontée. Il faudra revenir pour revoir le fond et l’ensemble du trou. Pendant que Luc et Christophe déséquipent, je commence à remonter à cause de problèmes intestinaux qui me tourmentent. Nous sortons vers 21h30 et le déséquipement complet y compris dans les falaises nous prend un temps fou. Nous arrivons passablement fatigués à deux heures du matin aux voitures. Merci aux copains d’avoir allégé mon sac et s’être surchargés de cordes.
Ce chourum reste dangereux, il faut l’aborder prudemment. Mais c’est quand même un endroit grandiose et magnifique.
Pour y être allé quelques fois, j’ai quelques remarques à faire : d’abord la glace a énormément fondu et de ce fait certaines parois ont été dégagées et déstabilisées. Par endroit la neige « goutte », les chutes de pierres et de glace constituent un risque non négligeable. Nous nous sommes arrêtés sur un « palier » de neige qui n’avait pas l’air « solidaire de la paroi de glace ; est-ce que celui-ci a « glissé » de quelques mètres ?
La principale difficulté de ce trou, reste l’accès. Nous avons eu des soucis pour monter le matériel dans les deux « ressauts » de trente mètres et l’éboulis reste difficile à gravir. L’accès par le vallon du mas me semble plus facile. De plus la marche d’approche peut être réduite si on monte le matériel avec un véhicule tout terrain jusqu’à la Pierre Baudinard. On peut même laisser une petite tente au col de la Fluvelle à seulement vingt minutes du chourum. De mémoire, il y a un peu d’eau dans la combe de la Fluvelle, une relique du glacier de la Fluvelle et on peut remonter de la neige du chourum.
A NOTER : Nous avons mis en place une quinzaine de goujons (double expansion inox) et laissé les plaquettes acier en place pour les futurs explorateurs