Du côté d’Ambel

Participants : Aude, Bernard, François, Christophe et Philippe

Dimanche 5 janvier

Cela faisait une semaine de vacances que la pluie nous harcelait. Aussi, lorsque la météo nous a annoncé une journée de soleil, les kits ont vite été faits. Bernard nous propose de reprendre un petit trou remontant du côté d’Ambel. Puisque la neige a disparu jusqu’à 2400 mètres, pourquoi pas ?

Avec moins d’une heure de marche d’approche, nous ne nous pressons pas. Café et pâtisseries chez Bernard avant de se mettre en route. Dans les sous-bois, la marche est rapide. C’est ensuite que les choses se gâtent. Le pierrier final, sur deux cents mètres, est recouvert de glace et de neige. Notre pas est bien moins sûr…

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Finalement, casque sur la tête pour nous protéger des glaçons qui tombent de la falaise, nous arrivons enfin devant l’entrée. Une cascade à proximité a recouvert la zone d’un carapace de glace. Il s’en est fallu de peu pour que l’entrée, elle aussi, soit dans la glace. L’entrée, très intime, est dégagé des blocs accumulés par les pluies.

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Avec une température négative et les gouttes glaciales poussées par le vent, nous sommes très vite équipés et à la recherche d’un abri plus chaud dans la cavité. Peine perdue ! Nous n’avions pas parcouru trente mètres que nous étions déjà sous une cascade. Et la corde nous attendant, pendante, bien au milieu de l’eau. Bernard ouvre le chemin. Les autres se regardent et s’interrogent sur le bien fondé de cette activité canyon sous terre. En plus en remontée et en hiver…

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Finalement, l’élan de Bernard sera plus fort. Nous le suivons tous avec quelques cris étouffés au contact des gouttes d’eau froide dans le cou. Un puits, puis deux, puis trois, toujours arrosés. Les volumes s’étriquent comme pour nous assurer une douche plus complète. Arrive un point où la corde en place est laminée par les crues. Il n’y a plus de gaine sur vingt centimètres. Il n’y a même plus que trois torons dans l’âme. Un mètre plus loin, c’est un toron et demi. Et cette eau glaciale qui se concentre toujours plus précisément sur nos casques. L’idée même de la sortie de nuit, trempes, à devoir nous changer les pieds dans la glace a suffi pour nous décider à faire demi-tour. Nous reviendrons à une saison plus clémente et surtout avec l’équipement de canyon, puisque nous en avons les conditions…

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