Ce matin à 9h rendez-vous avec Fred au gouffre de marbre pour une visite du fond avec une gopro dans le siphon puis un tour dans le méandre non topoté. Nous sommes en bonne condition physique. On prévoit de déséquiper dans la foulée. Mais il en sera autrement…
J’attaque la descente du P13, une gêne respiratoire se fait ressentir mais sans plus. Arrivé en bas du puits, je découvre un serpent d’une soixantaine de centimètres ! Beuh, il est planté dans l’argile et dégage une odeur de putréfaction. Je préviens Fred de la découverte. Nous nous sommes arrêtés en haut de la salle, la respiration n’y est pas terrible ! Est-ce l’odeur de la bestiole ?
On se dirige vers le méandre. Fred passe devant. Il parait étonné par les dimensions de celui-ci. Le méandre est assez large, un bon mètre par quatre de haut mais surtout dix mètres sous nos pieds remplis d’argile avec quelques soutirages par ci par là !
La respiration n’est pas facile, je sens que c’est le retour en surface obligatoire ! Fred aussi sent sa respiration changée. Il force aussi. Je comprends que la remontée ne sera pas des plus faciles dans ce puits étroit, creusé il y a deux ans. Fred ! Il faut sortir. On remonte.
A la sortie du méandre j’ai beaucoup de mal à respirer. Je reprends mon souffle difficilement et j’attaque la montée sur corde. La faucheuse n’est pas loin. J’imagine le pire. Deux spéléos inertes dans l’argile avec cette bestiole.
Le puits sera pour nous une rude épreuve. Un peu comme le fameux tunnel avec la lumière au bout mais là c’est le contraire l’air y est vicié et la sortie c’est la vie.
Fred aura même des nausées dans le puits. Il a mis la bête dans le kit. Nous arriverons à nous extraire de ce piège avec beaucoup de mal ! Une chose est sur, outre la bestiole le taux d’oxygène devait être bien bas. Le retour des crues chassera cet air ou plutôt ce gaz irrespirable.