Eric DUCROS, Bernard BAUDET, Luc GALEA et Philippe BERTOCHIO
Cela faisait bien trop longtemps que je n’avais mis les pieds sous terre. Je range donc les palmes pour ressortir les bottes. La saison n’est pas des meilleures, encore que sous terre, la température nous apparaît agréable par rapport à l’extérieur.
Aujourd’hui, la règle restera. Les huit degrés positifs du puits des Bans nous sont très doux comparés aux moins neuf degrés de l’extérieur. La neige n’arrange rien surtout pour les pas d’escalade avec les raquettes aux pieds…
Même s’il faut se mouiller les pieds à l’entrée, nous serons mieux sous terre. Nous avançons à petit rythme. Il faut bien causer un peu du pays. Et sur le puits des Bans, il y a dire. La pose corde à – 30 m est l’occasion de quelques moqueries. Normal, je me reprends à deux fois pour faire mon double chaise. Automatiquement, ça fait gloser… Le fond sera tout de même bien vite atteint. Les niveaux semblent plus bas que prévus mais il faut mouiller le nombril et l’eau est froide. Bernard part devant. Il est encore plus en manque de spéléo que nous. Forcément, nous n’avons plus le choix, nous traversons les lacs. Au siphon 1, le niveau est bas mais les dernières crues ont arraché le fil d’Ariane qui est entortillé sur lui-même.
Je récupère un capteur de pression qui est là depuis un an. Nous verrons bien s’il y eu des mises en charge. A condition, bien entendu, que l’électronique ait fonctionné. Ce n’est pas gagné. Au retour, nouvelle partie de natation dans les lacs. Pour les escalades, les bottes sont horriblement lourdes. Séance vidage de bottes tous les vingt mètres.
La sortie nous réserve une petite surprise. Le temps est passé à la neige. Il est étonnant de constater à quel point nous sommes plus rapides à nous mettre au sec à la sortie, bien mouillé et sous la neige que nous préparer avant d’aller sous terre…
