Col des Bréchons, le retour

Participants : Céline (+photos), Marc et Philippe

Le 19 juillet 2021

Retour dans les falaises au nord du col des Bréchons. Avec quelques jours, le courage est revenu pour tenter l’escalade vers un petit porche. Mais surtout car depuis la source des grandes Gillardes, j’ai aperçu un grand porche en dessous de la terrasse. Pour l’atteindre, il faudra deviner la meilleure ligne de rappel.

Au col, prêts à descendre avec Marc et Céline, nous avons la visite de deux vautours qui jouent avec le brouillard alternatif. Les photos seront très imprégnées de ce voile qui donne à celles de Vincent Munier toute sa poésie. Les nôtres rappellent la purée de pois…

Descendus sur la terrasse, nous devons traverser le jardin suspendu ou plutôt la jungle, pour retrouver le porche à escalader. J’attaque l’ascension avec une certaine appréhension. Le rocher est composé de calcaire et d’éclats de silex. L’adhérence est parfaite mais les doigts y laissent des bouts de peau. Le départ n’est pas vertical donc plutôt facile mais sans possibilité d’amarrage. A six mètres, je trouve une fissure où je glisse un piton d’un autre temps. A une main, je le plante jusqu’à ce qu’il chante clair (les connaisseurs comprendront).
Ensuite, un pas en dévers engage un peu car il s’agit d’une dalle coincée entre deux écailles. Tient… tient pas… ça tient. Ouf ! Dans une petite niche, je prends le temps de décompresser et de poser un point sûr : une belle lunule en extérieur qui remet la corde dans l’axe de la suite. Quelques blocs empilés plus tard, j’atteins enfin ce porche. Déception, il ne dépasse pas quatre mètres de profondeur sans espoir de continuation. Retour en bas.

Après une pause casse-croûte, nous repartons dans l’autre sens, vers le bas. La forêt est si pentue que nous sommes obligés de poser une corde pour rejoindre le bord de la falaise. Là, je cherche à nouveau la ligne la plus pratique mais surtout la plus courte pour atteindre le jardin inférieur. Nous sommes un peu juste en corde avec seulement cent mètres. La moitié est déjà posée dans la forêt. Je repère une faille que je rejoins en posant un autre piton puis un bloc coincé permet un amarrage naturel plein pot. Trente mètres plus bas, mes pieds sont au sol, sur un promontoire. De là, je vois un grand porche s’ouvrir devant moi. Malheureusement, celui-ci est aussi sans continuation. Un bout de topographie et je remonte rejoindre mes collègues dépités.

La journée n’a pas beaucoup payé en exploration mais nous avons vécu de grands frissons et un panorama fantastique.