Dimanche 3 avril 2011
objectif : aller au fond équiper les derniers rappels, pour une équipe de pointe (Philippe, François, Christophe) et se contenter de beaucoup moins pour les autres (Élodie, Marc).
RDV gap = 6h30, températures douces et belle journée en perspective.
La piste d’accès est bouchée par une plaque de neige dans le retour plein ubac (avant le parking final). On finit donc à pieds. Pas nécessaire de prendre les raquettes, il ne reste que quelques plaques de neige facilement contournables.
Entrée dans le trou vers 8h45 pour tout le monde mais la première équipe nous distance instantanément (rien ne sert de courir…).
MARC
Du coup avec Élodie, nous avons poussé après la grande salle dans la partie « pomatoire », histoire de se familiariser un peu plus avec les lieux et espérer ne plus s’y perdre par la suite !
Nous nous sommes arrêtés vers le R6 à l’amont du puits du Piano volant, aux environs de – 220 m. Retour sans difficultés, je commence à comprendre les subtilités de ce labyrinthe. Sortie, au soleil, vers 14 heures, pour la première fournée !
PHILIPPE
La descente est maintenant une classique. Nous partons légers car le matériel est à récupérer tout au long de la descente. J’ai seulement pris un accu et des forets pour une éventuelle désobstruction. En trois heures, nous arrivons au départ au départ du « boyau de survie », le bien nommé. En 1997, avec mon ami Jean-Yves, nous nous étions arrêtés là faute de ne pouvoir passer une étroiture dans les premiers mètres de ce boyau. Cette fois-ci, une séance précédente, nous avions mis au gabarit ce passage désobligeant.
Malheureusement, la suite n’est pas d’un grand confort. Couchés dans une gadoue collante, nous peinons pour éviter à nos sacs de se coincer tous les centimètres dans les sifflets ou contre les rognons. Pour ces derniers, j’avance en tête avec la massette à la main pour faire du ménage. Je n’ai pas donné dix coups que la massette neuve s’échappe en me laissant le manche dans la main. Il y a du relâchement à la production… Je regrette vraiment de m’être engagé la dedans avec un kit plein de matériel de désobstruction sans connaître les subtilités de ce boyau. Pourtant, nous ne sommes pas au bout de nos peines.
Enfin, le puits de 7 mètres qui devrait marquer la moitié du boyau de survie. Le départ est plein vide à la sortie d’un beau laminoir. Le retour va être une partie de plaisir. En bas du puits, il nous faut escalader en face dans une haute diaclase pour retrouver une galerie pénétrable. Mais c’est de courte durée. La suite est un méandre très étroit, à mi-hauteur, argileux et virage. L’argile et notre poids nous fait nous coincer dans le pincement. Aucune prise pour se relever. La progression se compte en centimètres, en millimètres. STOP, c’en est trop. Nous sommes trop chargés et pas assez entraînés pour poursuivre une exploration si physique. Nous admirons le travail réalisé par les explorateurs et constatons que dans cette partie du réseau, les traces sont peu nombreuses. A se demander si d’autres sont depuis passés ?
Nous décidons d’abandonner ce projet trop ambitieux pour notre équipe. Il nous faudra trouver une entrée plus proche afin de raccourcir l’accès et arriver sur la zone plus frais. En attendant, nous remontons chargé de tout le matériel du fond : perfo, cordes, amarrages… Une partie de ce matériel sera laissé à la jonction de -350m soit à peu prêt à la moitié du réseau. La remontée fut beaucoup plus calme puisqu’il nous mettrons le double de temps pour sortir. Et celui qui me dira le lendemain qu’il n’a pas mal partout est un menteur…