Première plongée à la Mescla

A l’invitation de Didier Quartiano, ce samedi 12 février, me voici debout aux aurores afin de rejoindre l’arrière pays niçois. Comme il n’y avait pas foule sur les routes à 6h00 du mat, j’arrive sans souci à l’heure dite pour rejoindre Didou et Denis Dane, un nouveau venu dans l’eau noire.

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Si le portage est pénible ce n’est certes pas pour sa durée ou sa difficulté, l’entrée de la cavité se situant à 50 mètres de la voiture. La Mescla s’ouvre à 4 mètres au-dessus de la route Nice / Puget-Théniers. En cette période hivernale, la circulation vers les stations de ski devient infernale. Nous transportons rapidement tout le matériel sur l’entrée en prenant soin de ne rien laisser dans les voitures qui pourrait attirer la convoitise de casseurs de carreaux. Le portage de l’entrée à la vasque du siphon 1 est un peu plus long mais beaucoup plus calme. Les différentes équipes qui se sont succédé dans les explorations mythiques ont, peu à peu, aménagé les différents passages afin de les rendre plus confortables et sûrs avec de lourdes charges. Ainsi, les quatre va et vient sont presque un plaisir. Seule la place manque au sommet du dernier ressaut pour pouvoir s’équiper à l’aise. Ce n’est pas le cas de la mise à l’eau puisqu’au pied de l’échelle la vasque peut accueillir sans problème 5 ou 6 plongeurs spéléos surchargés.

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Notre équipe est particulièrement hétéroclite. Denis plonge en bi-bouteille 10 litres. Ce n’est que sa seconde plongée spéléo. Didou use son EDO04, un semi-fermé qui a fait ses preuves. Pour ma part, je continue à faire des heures avec mon bi-CCR Megalodon et EDO08. Équipement et mise à l’eau se déroulent dans la bonne humeur, comme toujours avec Didou et sa gouaille légendaire. Sous l’eau, c’est un enchantement. Le S1 est d’une limpidité remarquable. Cependant, je sens immédiatement que je suis trop léger. Ne connaissant pas la partie noyée, je me dis que tout ira mieux un peu plus profond. Mais la zone de départ n’a rien de profond. Le siphon 1 est rapide et le siphon 2 a une longue partie à moins de 10 mètres de profondeur avec une sale tendance à faire yoyo. A racler un coup le plafond, un coup le sol, je lève un nuage de particules qui met fin à ma séance photo. Je rage de n’avoir pas pris la petite gueuze que je voulais mettre dans le coffre au dernier moment et que j’ai oubliée. C’est Didou qui se marre bien en me voyant batailler comme un débutant.

Cela ne m’empêchera pas pour autant de profiter des magnifiques formes de galeries. La roche est sombre, couverte d’une pellicule fine et noire. Mais les galeries, à chaque virage, changent complètement de physionomie. Si le siphon 1 peut paraître classique, le second est grandiose. Un départ en entonnoir dans les graviers roulés fait rapidement place à un tube en zigzag où se détache, dans un méandre, le bec de signe, un bras rocheux faisant face au courant. S’enchaînent puits, laminoir, éboulement, tube, faille… qui me feront rapidement perdre le fil. Impossible aujourd’hui de vous en donner l’ordre. Que les spécialistes de cette belle source me pardonnent.

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Denis fera demi tour dans la zone des 20 mètres. En visiteur, je suis Didou qui déflore le siphon avec son éclairage diabolique. Le puits de -30 à -45 est fabuleux et nous conduit rapidement au premier point bas à -65 m. En rasant la voûte, nous n’atteignons pas les -60 m. Didou préfère éviter les yoyo et fait demi tour là pour profiter du retour. Je poursuis un peu la remontée qui ne semble pas vouloir se terminer. Las, à -42 m, je décide de rentrer aussi. J’aurai bien poussé pour voir le départ de la seconde descente et le laminoir mais je suis là en visite. De plus, cela me laisse juste le goût d’y revenir plus vite. Je retrouve Didou dans le puits pour faire un retour poussé par le courant.

A la vasque, Denis nous attend pour nous aider à extraire le matériel de l’eau. Le matériel est rangé dans les sacs et nous cassons une petite graine. Le portage retour sera encore plus rapide. A 16h, tout est aux voitures. Il ne me reste plus qu’à reprendre la route. Mais je reviendrai.

Avertissement : une grille ferme la cavité à 20 mètres de l’entrée. La clé est à demander au CDS06. Pour les non plongeurs, il y a de très belles balades à faire dans le réseau supérieur de la grotte. Le départ est la première belle galerie remontante sur la gauche.