Participants : Jean-Pierre et Catherine Baudu, Philippe Bertochio
samedi 20 décembre 2014
Pour une fois, trop d’eau ne rime pas avec pas de spéléo. En effet, Marnade est une source où un niveau haut d’eau permet une exploration plus confortable. En basses eaux, la partie exondée entre les siphons deux et trois devient une véritable épreuve de force. Impossible de poursuivre à la palme. Il faut marcher dans le sable et la boue sur plusieurs dizaines de mètres. Si d’ordinaire la chose n’a rien d’impossible, avec les charges nombreuses et lourdes d’une plongée profonde et le taux de dioxyde de carbone cela devient un calvaire.
Là, avec un niveau particulièrement favorable, nous pouvons enchaîner tous les siphons au scooter. Catherine est prête avant nous et part se balader dans le siphon deux. Avec Jean-Pierre, nous visons le siphon trois : lui pour reconnaître la zone de -120 mètres, moi pour découvrir ce siphon. Comme je ne le connais pas, je n’ai pas d’ambition de profondeur, ma limite maximum étant 80 mètres d’après les gaz embarqués. Vu son objectif, Jean-Pierre part avant moi. Je le retrouverai au paliers. Et il me faudra un peu plus de temps pour mettre en route mon bazar.
La visibilité n’est pas extraordinaire, comme toujours à Marnade, mais la circulation au scooter se fait sans souci. Je double Catherine dans le siphon deux. A l’inter-siphon, j’imagine la galère du portage en découvrant les profondes traces de bottes dans la boue. Il y a juste assez d’eau pour passer. A – 6 mètres, je trouve dans la faille une bouteille à JP. Je suis le fil et m’engage dans cette faille de plus en plus étroite avant de m’apercevoir que je ne suis pas dans la bonne galerie. Demi-tour et reprise du fil principal, caché par la bouteille de déco. Quelques ressauts plus loin, je tombe dans une belle galerie à – 30 mètres que je parcours rapidement avant d’arriver au grand puits. J’aperçoie l’éclairage de JP qui casse le noir de ce trou béant. A son niveau, un petit signe pour confirmer que tout va bien. Il est au palier. Je le dépasse pour m’engager dans le puits. Comme JP quitte déjà son palier, je fais demi-tour pour rester ensemble. Vingt mètres après, le scooter me lâche : plus de batterie. J’ai sous-estimé l’effort réalisé par le moteur pour lutter contre le courant à l’aller. Avec l’aide de ce courant, je rentrerai à la palme. Un bon exercice !