Participants : Jacques Maurel, Christophe Boulangeat, Bernard Baudet, Antonin et François Parrini
Dimanche 8 décembre
C’est par une journée très ensoleillée et sur un très léger manteau de neige, que tout les cinq nous nous retrouvons au Picard IV. L’objectif est de rejoindre le fond en testant toutes les broches récemment posées par Philippe Bertochio.
Nous atteignons le fond assez rapidement où un travail laborieux a été réalisé il y a quelques années. Le laminoir a été agrandi sur trente mètres et l’étroiture semble continuer sans fin.
Ce jour le courant d’air est inexistant, sûrement dû à la chaleur extérieure.
En remontant les 480 m de dénivelé nous avons procédé au déséquipement des cordes et des plaquettes pour laisser la place aux broches.
La sortie s’est faite de nuit, un peu froide et éclairée par la lune montante. La vue est toujours aussi belle sur le Dévoluy.
La vision de Bernard
Cette sortie faisait suite aux différentes descentes du spéléo club de Gap en vue du brochage de la cavité. Initialement nous devions être deux : François et moi, puis ce sont joints à nous Jacques, Christophe et Antonin. Le temps est superbe, la neige tassée a bien fondu, le Dévoluy dans sa robe blanche scintille de bonheur. Le premier puits est équipé rapidement par Christophe. Notre petite équipe lui emboîte le pas. Il ne reste qu’un corde à installer dans le dernier ressaut. C’est donc assez légers que nous descendons, au passage nous devrons juste « tester » les broches afin de remplir correctement la fiche « qualité ». Tout se passe normalement, notre breveté préféré faisant par ci par là et toujours judicieusement (arrête de fayoter…) un petit conseil pour les deux « jeunes », une petite remarque sur la position d’une broche, le tout dans une ambiance sympathique. Finalement le dernier ressaut équipé, nous approchons du fond et donc du gigantesque chantier du collectif « spélectrons libres ». La visite du fond n’est pas aisée à cinq, pendant que les premiers remontent péniblement en rampant sur les corps éparpillés dans le conduit humide et pentu, les autres vont voir les uns après les autres la vilaine fissure qui nargue ouvertement les amateurs de premières. Il me semblait en tendant l’oreille l’entendre ricaner. Pourquoi tant de haine ?
Certes les explorateurs ont tenté de « bousculer » un peu ce Sénonien, mais cette masse de calcaire de plus de 500m d’épaisseur a le pouvoir de laisser passer ou non, ces nouveaux conquérants. Les années de labeur, le collectif rassemblé annuellement dans le petit bois dans une ambiance bon enfant, ou les longues veillées sous les étoiles (comme nos ancêtres), le nombre de dégâts articulaires et les séances de kiné après les camps. Tout cela n’a pas suffit. Le droit de passage n’a pas été délivré par la commission calcaire et plissements…
Nous remontons tranquillement François et moi relevant les altitudes du départ des différents puits, mais encore une fois je « chie », mon altimètre a des sautes d’humeur et le profil de remontée présente des descentes non consignées sur la topographie. Jacques, Christophe et Antonin se chargent de déséquiper et de porter tout le matériel. Que c’est agréable de monter à vide… Nous sortons tous sous un ciel étoilé et une température plutôt fraîche. Les lumières des villages alentours scintillent et nous rejoignons nos véhicules et nos maisons
Bernard BAUDET