Participation : Catherine et Jean-Pierre BAUDU, Philippe BERTOCHIO
samedi 19 octobre
Nous avions rendez-vous à dix heures au bord de la vasque afin de poursuivre notre préparation pour des plongées plus profondes. Mais une « panne de réveil » me met très en retard. Comme nous n’avons pas le même objectif de profondeur, Jean-Pierre part devant. Le temps de préparer le matériel et de m’équiper, je ne serai à l’eau qu’à 12h30. C’est au moment de partir que Catherine fait surface sans un bruit et me surprend. Elle revient de sa plongée à moins soixante-dix mètres et. Elle a fait contact avec Jean-Pierre qui a encore beaucoup de palier. Sa présence tombe bien. Elle me fait passer un tuyau coincé dans mon dos que je tente en vain d’attraper depuis quelques minutes.
Je démarre mes deux recycleurs, équilibre les PPO2 et je pars à moins six mètres. Après la dépose d’une bouteille d’O2 de sécurité et d’une gueuse, je me dirige vers l’étroiture. J’aperçois un halo de lumière juste derrière. Jean-Pierre est au palier de neuf mètres. Un petit coucou au passage et je poursuis ma route. Au sommet du puits, nouveau check-point de mon Joki, recycleur redondant. Mes sensations sont très bonnes, aussi bien côté matériel que plongeur. La descente est rapide, ponctuée de chech sur mon Joki. A cent mètres, je prends le propulseur pour éviter tout effort inutile. La configuration de la cavité devient complètement différente, presque horizontale. Après une vingtaine de mètres de développement, un ressaut permet de descendre d’un étage. Moins cent quinze mètres, la galerie se transforme en laminoir légèrement incliné. J’ai même la sensation que la galerie est remontante, mais ce n’est que l’effet d’un sol irrégulier avec de belles marmites et des fossiles partout. L’ordinateur affiche cent dix neuf mètres et la galerie continue horizontalement. Je m’étais donné moins cent vingt mètres comme maximum. Inutile de continuer plus loin pour gagner seulement un mètre. Je ne suis pas adepte de concours et de record. L’objectif reste la préparation de plongées profondes en toute sécurité, donc, demi-tour. La décompression est finalement plus courte que prévue. J’en profite pour remonter lentement.
A six mètres, je retrouve Jean-Pierre. Sans le vouloir, nous nous rejoignons avec la même durée restante de décompression, environ une heure. Quelques jeux avec les gammares ou du dessin sur les galets pour passer le temps. Nous analysons mutuellement nos ordinateurs. Celui de Jean-Pierre affiche cent quarante trois mètres. Finalement, il finit ses paliers quinze minutes avant moi. Juste après son départ, un groupe de DIR allemands passe rapidement sans même un signe. Le dernier manque d’arracher le fil d’Ariane avec les genoux. Je lui fais sauter le fil pour le dégager mais j’ai l’impression qu’il ne s’en ait même pas rendu compte. Plus que cinq minutes. Je rassemble le matériel déposé sur le fil, remets de l’ordre dans ma configuration et remonte doucement à la surface. J’ai un accueil radieux et des mains pour me décharger de mon matériel. J’apprécie beaucoup.
Au bilan de la journée, nous sommes contents d’avoir mener à bien chacun nos objectifs. Petit à petit, des automatismes se font. Notre maîtrise de nos configurations de plongée nous rassure pour continuer à progresser dans cet esprit de sécurité maximum. Heureusement que nous avons ces deux gouls aussi près de chez nous pour nous entraîner régulièrement.