Participant : Philippe Bertochio et Jean-Pierre Baudu
Jean-Pierre et moi travaillons le vendredi. Aussi, nous profitons de ce week-end en semaine du 8 mai pour peaufiner notre entraînement.
L’objectif maximum que nous nous fixons est le départ du grand puits à – 110 mètres à 900 mètres de l’entrée. Pour lutter contre le courant encore sensible, nous parcourons les 700 mètres de galeries horizontales avec un scooter sous-marin.
Jean-Pierre avec son double SCR, moi avec mon double CCR, la préparation prend du temps. Cette fois-ci, Jean-Pierre devra m’attendre car ma préparation s’éternise. Finalement, nous plongeons pour quelques heures sans bulle.
Le courant est vraiment sensible. Pour négocier les quatre vingts premiers mètres, il faut batailler. Mais après l’étroiture à – 12 mètres dans les galets, plus rien n’arrête notre progression. Avec son fardeau de bouteilles, Jean-Pierre est ralenti. Je le suis à petite vitesse jusqu’au puits. Après les déposes, tout s’accélère. Tant mieux car je commence à avoir froid. La progression en scooter n’est pas des plus dynamiques. Je redoute déjà la longue séance de décompression.
Nous croisons la pompe à – 73 mètres de la ville de Bourg-Saint-Andéol. Nous avons l’impression de jouer à saute mouton avec les petits ressauts. A 90 mètres, la galerie repart sous celle que l’on vient de suivre. La pente est faible. – 102 mètres, le tube remonte à la verticale jusqu’à – 90 mètres. Cette cavité est vraiment d’un cheminement complexe. Nous repartons à l’horizontale. Je ne vois ni grand puits ni même grande galerie. Mes ordinateurs affichent déjà 85 minutes de décompression sans avoir fait le retour. J’abandonne là et fait demi-tour. Les premiers paliers à – 70 mètres seront vite rejoints. Et une longue attente dans le froid démarre. Jean-Pierre aussi, ne tardera pas à me rejoindre. Il aura fait une vingtaine de mètres de plus pour retrouver le « grand » puits et faire demi-tour à – 108 mètres.
Après presque deux heures de paliers, nous pourrons reprendre le chemin du retour. Les 700 mètres de galerie défileront très vite, poussés par le courant. Encore quelques minutes de palier dans la vasque d’entrée, avec les rayons du soleil qui percent notre obscurité et nous voici libérés.