Séquence émotion à la Parza

Suite des aventures filmées avec André BOREL, Rock, Christophe ROSENVALLON et Benoît REGORT de la société « Air libre prod ».

26 juin 2021

André BOREL est un personnage dans le Dévoluy que nous gagnons tous à connaître. Il a toujours des propositions qui prennent vite l’allure d’un défi pour nous sortir de notre zone de confort ; le tout avec un grand sourire.

Après la petite sortie au chourum Clot où la séance tournage a vite tourné au portage des sacs, la découverte des techniques spéléos/glaces/alpinismes ; notre ami nous a mis au défi de l’amener, lui et l’équipe de tournage, au fond du gouffre de la Parza pour y faire du ski. Moniteur de ski dans le Dévoluy, difficile de faire plus local.

Nous avons peut-être accepté un peu vite devant tant d’enthousiasme. Lorsque la date a été posée, plus moyen de faire machine arrière. Il fallait réfléchir à la manière dont nous allions descendre et surtout remonter les sacs de matériel vidéo « très fragiles », les cadreurs et les acteurs dans un puits de 70 mètres avec, au fond : une glacière.

Premier round le 2 juin : équipement de la cavité et vérification de l’état de la neige. Ce fut rapidement fait avec Christophe Boulangeat. Le constat est accablant : l’équipement vétuste ne permet pas l’opération. L’état de la glace collée aux parois met en danger l’équipe. Nous reportons les images d’un mois pour laisser la glace finir de fondre et nous permettre de reprendre totalement l’équipement.

Deuxième round le 6 juin : retour avec un perforateur et une massette pour nettoyer la paroi qui part en plaquettes, poser des goujons longs à la recherche d’une roche plus saine, et pose d’une main courante sur le névé afin de sécuriser la circulation sur celui-ci. Le tout avec François, Alain, Céline, Marc et moi.

Troisième round le 16 juin : après réflexion, pour faciliter le travail en sécurité des acteurs et des cadreurs, je retourne sur place grâce au tracteur d’André Borel. Cette fois-ci, je blinde la sécurité. Doublement de l’équipement vertical avec répartiteur pour le P70 et installation d’un balancier. Sur le névé, j’ajoute une main courante sur le second côté et un filet pour arrêter les skieurs en cas de chute. L’arrivée dans les cailloux pourrait causer quelques traumatismes…
Je me sens plus rassuré pour aborder la prochaine journée de tournage.

Round 4 le 26 juin : toute l’équipe est là. Pour les cadreurs, Christophe ROSENVALLON et Benoît REGORD, pour les acteurs et leur matériel de ski : André Borel et Rock, côté armée Olivier en appui logistique très apprécié, et côté spéléo, nous avons François, Titouan, Christophe B. et moi. La descente se déroule parfaitement si ce n’est l’appréhension de Rock qui sera mouliné.

Au fond, les skieurs chaussent pendant que nous installons les éclairages. Un premier essai d’André pour caler les caméras et tout est paré. Nos deux champions de ski s’élancent à fond et en trois virages atteignent le filet de protection. Ils remontent pour un second passage. Les cadreurs sont satisfaits des images. Nous arrêtons là et invitons tout ce petit monde à visiter le fond du gouffre où une petite surprise les attend.

Depuis des centaines d’années, des animaux sont piégés dans ce trou béant. Les corps prisonniers glissent sur le névé et finissent, pour les plus anciens, par atteindre le bout de la grande salle. Des amas de squelettes ça et là marquent à tout jamais ces mésaventures. Nos cadreurs en profitent pour faire encore quelques images, et surtout, la photo de groupe.