Le dimanche 18 février
Il y a des jours où le spéléo de base que je suis, a vraiment les yeux plus gros que les kits !
Participants : Lucie, Titouan, Céline Christophe et Philippe.
Photographies : Christophe BOULANGEAT
Cela fait quelques temps que je pense à cette superbe grotte de Costebelle, et cela pour plusieurs raisons. La seule fois où je l’avais parcourue, il y a quelques années avec Marc, c’était en fin de journée. Nous avions parcouru trop rapidement la galerie principale. Pourtant, nous avions repéré pas mal de traces d’occupation et en particulier des bauges à ours.
En hiver, il me paraissait évident que cet abri servait de lieu d’hibernation pour les chiroptères. Aussi, nous voilà partis avec le matériel de ski pour une rando-spéléo. Nous programmons un départ un peu tard car la fatigue de la semaine nécessite de récupérer et la petite famille nous accompagne.
La route est longue jusqu’à l’Enclus. Et en hiver, le cheminement jusqu’au vallon d’Âne est aussi plus compliqué qu’il n’y paraît. Pour faire « court », nous traversons la forêt puis contournons un éperon rocheux pour nous retrouver juste au-dessus de la bergerie. Là, les troupes réclament leur solde en nourriture. Les changements de rythmes et les pentes de plus en plus fortes ont eu raison de leur motivation. Après le repas, les plus jeunes redescendent en ski à la voiture. J’ai ouï dire que cela n’avait pas été une partie de plaisir dans une neige bien croûtée…
Avec Christophe, nous poursuivons l’approche d’un bon pas. Au fur et à mesure que nous progressons, nous constatons que ce n’était pas un objectif raisonnable pour les jeunes, ni pour notre petit créneau horaire. La pente devient très raide. La neige fraîche a été soufflée violemment. Elle forme des plaques et des zones de verglas pénibles qui nous obligent à des contournements nous ralentissant.
Sur place, les entrées sont invisibles. Impossible de trouver celle du bas. La seconde est difficile à atteindre tant la pente est raide. Une fois sur place, il n’y a qu’un petit trou de quarante centimètres de diamètre dans la neige. La roche a totalement disparu. Avec la pelle, nous ouvrons le passage pour constater que nous sommes quatre mètres plus haut que l’entrée. La neige forme une belle coupole au-dessus de l’entrée qui nous sert d’abri pour nous changer sans vent.
Dans la grotte, nos déplacements sont gênés par les chaussures de ski très inadaptées à la spéléologie. Nous scrutons les parois, les plafonds, les trous et les fissures. Pas une seule chauve-souris présente. C’est la déception. Sur les parois nous distinguons en de nombreux endroits des griffades sans vraiment pouvoir les attribuer à de l’ours. Leur largeur est un peu petite. Après une séance de photo, nous retrouvons les conditions hivernales et nos skis. La descente sera un vrai plaisir malgré le brouillard qui n’a pas toujours permis d’y voir clair sur notre retour.