samedi 2 décembre 2017
Participants : Philippe Audra, Alain Staebler et Philippe Bertochio
Il a neigé la veille. Il a neigé encore pendant la nuit. La route est verglacée. Est-il bien sérieux de prendre la route à sept heures du matin pour aller à St-Benoît, sur la route de Nice ? Il n’y aura presque personne sur la route mis à part quelques cadavres de voitures victimes du verglas.
Au bout de trois heures d’une conduite épuisante, je parviens à bon port mais en avance sur mes collègues niçois. Eux aussi ont sous-estimé les conditions routières. Il leur faudra plus de temps que d’habitude.
Retrouvaille et petit café pour lutter contre l’hypothermie qui nous guette. Le vent souffle fort et glacial. Nous mettons sans attendre les sacs sur le dos pour rejoindre le vallon où se dissimule l’entrée de la grotte. Là, plus de vent. C’est agréable et nous flânons à l’entrée. Peut-être parce qu’il me faut aussi mettre la combinaison de plongée, les deux pieds dans la neige…
Sous terre, nous gagnons plus de dix degrés sur le thermomètre. Cette douceur m’invite à prendre le temps de m’équiper tranquillement avant d’aller mettre les pieds dans le siphon et perdre toute visibilité.
Dans l’eau, les choses vont très vite. Avancer plus vite que la touille. Tiens, une petite anguille en pleine eau ! Le sol descend trop vite. Le talus de débris végétaux laisse place à de l’argile puis du gravier et enfin des galets. – 3 mètres, et il ne reste que quelques centimètres entre le talus et le plafond. Je vois brièvement que la suite n’est pas beaucoup plus large et nécessite plusieurs heures de désobstruction. Ce ne sera pas pour aujourd’hui. Comme la galerie est relativement large, je teste à droite puis à gauche si un passage plus adapté m’aurait échappé. Non rien ! Je m’apprête déjà à faire demi-tour lorsque j’aperçois le museau d’une autre petite anguille puis une troisième qui sortent d’un trou entre les galets. Il doit y avoir une pouponnière…
Je sors du siphon. C’est la déception générale. Philippe a déjà réalisé la topographie des quinze mètres de galerie pour arriver au terminus aérien. Le siphon n’ajoutera que cinq mètres supplémentaires. Après avoir remballé le matériel, nous rentrons aux véhicules où nous mangerons à l’abri du vent qui sévit toujours. Ensuite, je rentrerai me réchauffer alors que mes collègues iront topographier une autre petite grotte où le défi est de trouver un espace suffisant pour tenir assis. Défi impossible, bien entendu !