Les fruits : un mélange de framboise et de pastèque.

Participants : François et Philippe

dimanche 30 août

François ne connaît pas la cavité et, depuis des années, j’espère pouvoir mettre un masque dans ce qui ressemble à un siphon terminal. L’objectif du chourum des Fruits tient à ça.

Après avoir remonté le vallon des Adroits jusqu’au départ de celui du Charnier, nous bifurquons sur notre droite pour grimper un éboulis instable et désagréable lorsque la clé de portage est bien lourde. Cependant, en quarante-cinq minutes, nous sommes devant la modeste entrée. Un courant d’air bien frais nous accueille. Le temps de nous changer et de dévorer notre casse croûte, nous voici dans les méandres étroits de la cavité. La première partie monte et descend dans un dédale de passages étroits. Puis, nous découvrons à cinquante mètres de l’entrée un petit actif dont le lit est couleur fuchsia.

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Après la surprise, nous nous souvenons que le chourum des Fruits a fait partie des trois cavités sélectionnées pour une campagne de traçage au mois de juin. Nous n’imaginions pas que le colorant soit aussi tenace après trois mois et quelques beaux orages. Au contraire, nous distinguons des reflets fuchsia jusqu’à un mètre de haut dans certains passages. Après le traçage, les crues ont encore transporté du colorant. Avec cette couleur, nous ne risquons pas de nous perdre puisque jusqu’au fond, nous devrons suivre l’actif. Nous mettrons deux heures pour atteindre le fond qui n’est qu’à -143 mètres. La première moitié de la cavité est une succession de passages étroits dont certains très sélectifs. Transporter des sacs de cordes dans ces conditions est particulièrement désagréable.

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Au siphon, il s’avère qu’il ne s’agit que d’une voûte mouillante. Je m’équipe tout de même d’une combinaison et d’un masque pour aller voir plus loin. Les spéléos ardéchois, inventeurs de la cavité, ont ouvert un passage très étroit, il y a quelques années, qui permet de franchir ce lac. L’eau est glaciale. Je sors de l’eau tout en restant à quatre pattes. Quelques mètres après, une nouvelle flaque me contraint à retourner à l’eau. Pas plus longue que la première, elle ressort sur une trémie remontante. Le courant d’air est bien perceptible mais dégager cette trémie représente un travail considérable et très ingrat. Le fond de cette seconde étendue d’eau me paraît bien profonde sur le côté droit. Je plonge la tête pour découvrir que la galerie se poursuit à la verticale sur le côté droit sur trois mètres de profondeur. Ensuite, le siphon se poursuit à l’horizontale par une étroiture dans la faille. Rien de très engageant. Ce sera pour les générations futures…