Tune du Renard

Personnes présentes :
– du SCAG : Bernard BAUDET et Marc PETITEAU
– de la MJC d’Aubagne et autres contrées : Magali, Thierry, Charles, en appui de l’équipe de pointe en exploration au fond du gouffre : Alexandre, Alain, Naomie, Pascal.

Samedi 02 août 2014

Un peu d’histoire : découvert en 1976 dans le cadre d’un stage EFS (au temps où on faisait de la première dans les stages) le fond à -377m est atteint l’année suivante par le spéléo club de Draguignan.

La réputation de certaines cavités équivaut à certaines grandes ascensions en haute montagne, une espèce de mythe inaccessible. La Tune du Renard me faisait un peu cette impression. Voilà quelques années dont on en entendait parler, depuis qu’une équipe de choc de la MJC d’Aubagne avec d’autres personnes rapportées s’est engagée dans l’exploration de cette cavité, après s’être longuement acharnée dans le Picard IV. Ainsi on apprit que la barre des -400 avait été atteinte, puis –600, -850. Et le tout avec des commentaires carrément emballant : rocher pourri, étroitures de malade… Bref, du lourd à l’actif d’une bande de furieux !

La stratification particulière de la Tune du Renard
La stratification particulière de la Tune du Renard

Puis vient un jour de cet été 2014 paisible, que je reçois un SMS de Bernard  » il nous manque quelqu’un pour compléter une équipe pour la Tune du Renard  » ! Gloups… c’est un gage ?… et bien non, mais tu verras on y va tranquillement ! Et c’est quoi l’objectif ? Amener des duvets à l’équipe de pointe dans le nouveau camp aménagé à – 620 m. Nouveau gloups… Et c’est une affaire de combien de jours ? Non non, une douzaine d’heures, calmement. Bon OK, advienne que pourra.

Bernard dans un passage... large
Bernard dans un passage… large

Nous voici donc dans le Dévoluy ce 2 août 2014. Après une petite mise au point sur l’organisation générale entre les participants (…), les deux équipes se retrouvent à l’entrée de la Tune. Magali signale qu’elle s’était jurée de ne jamais revenir dans ce trou de m… Mais qu’est ce que je fais là ??? L’équipe de pointe s’est d’abord engagée avec l’objectif de poursuivre l’exploration au delà de – 850 m où un laminoir étroit arrêtait les explos. Nous avons suivi pour apporter les duvets afin de compléter le camp et leur permettre de dormir de retour du fond avant d’attaquer la remontée.

Charles devant le point chaud aménagé à – 620 m
Charles devant le point chaud aménagé à – 620 m

Le rocher s’avère au final pas aussi pourri que ce que l’on avait cru comprendre, mais par contre franchement agressif. Il y a aussi des passages carrément très esthétiques, dans cet espèce de mille feuilles qui ressemble aux glaces « Vienetta » comme le fait remarquer Magali.

Il y a de belles étroitures, très agressives pour les combinaisons ! Ma combinaison ou ce qu'il en reste au retour…
Il y a de belles étroitures, très agressives pour les combinaisons ! Ma combinaison ou ce qu’il en reste au retour…

Au final nous sommes sortis peu après minuit… TPST = 13h00 environ sous l’orage et la pluie. Génial cet été 2014 !

Le surlendemain on apprenait que l’équipe de choc avait franchi le laminoir, descendu un ressaut de 6m après un affluent et s’était arrêtée devant un puits d’une quinzaine de mètres. Quelques jours après une autre équipe (Alain, Stéphane, Fabian, Thierry) descendait P15m, P10m, P15m pour s’arrêter dans une salle ébouleuse sur un méandre étroit à -930m ! RESPECT !

Marc dans un passage... moins large et problématique
Marc dans un passage… moins large et problématique

Même en s’arrêtant à – 620 m, ça été pour moi un record de profondeur et j’ai réellement apprécié cette journée avec une équipe fort sympathique !

Un grand merci !