Participants : Bruno, Christophe, Christelle, Titeuf, Raphaël, Arthur, Tom et Marie-France.
Lundi 9 août après-midi, Bruno, Christophe et Christelle installent le campement à Doucier au camping « les Merilles ». Tentative de nuitée sous tente pour Camille et Elsa qui ne s’avère pas concluante, Delphine devra rentrer avec eux à la maison.
Mardi 10 : RV à 10h00 à Morez pour une plongée à la Doye Gabet (le Trou Bleu) pour Christophe, Bruno et Titeuf. Une fois le chemin le plus « adéquat » choisi pour y parvenir, nous effectuons à nous tous un portage où personne n’est de trop ! Du matos il y en a, pour trois plongeurs dont deux en recycleurs !! Après une assez longue préparation, Christophe se met à l’eau pour aller jusqu’à environ 235 m de l’entrée à une profondeur de – 53 au milieu de vastes galeries. Titeuf le rejoindra plus tard. Quant à Bruno, après un 1er essai manqué, il nous fait le coup de la panne ! Mais tout va bien quand il réapparait à la surface… (Voir CR ci après) : « grosse chaleur en eau froide » par Bruno Loisy : Cette fois ce n’est pas un faux départ, l’afficheur de PPo2 de mon recycleur est bien calibré. Descente à tâtons dans une eau très trouble, en suivant le fil de Christophe. J’ai pour objectif une plongée à – 60 m avec un temps de progression de 20 min avant la remontée. Avec les paliers, mon temps de plongée sera de 66 minutes.
Au cours de la descente à – 45 mon l’écran de mon ordinateur de décompression se met à clignoter… » y me stresse celui-là… » je stoppe ma descente, 15 minutes sont déjà écoulées. J’entame la remontée. Vers -40 plus rien, écran noir. Forcément, c’est les vacances et il fallait qu’il m’arrive un truc désagréable. Donc, je n’ai plus à partir de ce moment là ni notion de profondeur, ni notion de temps et encore moins de calcul de décompression. Notons que c’est ma première plongée aux mélanges avec le recycleur. Super scénario pour une première. Faut dire que mon ordinateur de secours est bien rangé dans le coffre de la voiture. Avouons que la plupart des plongées que je réalise ne nécessite presque jamais de paliers ; et que donc l’ordi de secours ne m’est habituellement d’aucune utilité et que son emploi n’est pas un réflexe. Sans autre repère que les cailloux, je remonte à l’œil en établissant un stop de 30 secondes tous les 3 m (mesuré à l’œil d’un point à un autre). Le fait de plongée au Trimix me permet d’être parfaitement lucide et donc de ne pas paniquer. Je sais qu’à -15 m je vais trouver une bouteille de nitrox, et une bouteille d’oxy à – 6 m (tout cela est un secours en cas de défaut du recycleur). Le palier de – 6 est le plus sérieux et doit durer 20 minutes. Simple il faut compter 20 fois jusqu’à 60 !!!
– 15 m, je trouve la bouteille attachée par Titeuf sur le fil. Le recycleur fonctionne très bien mais je décide de passer en circuit ouvert en me disant que les bulles arriveront en surface comme un signal de détresse. Mais non personne ne vient.
– 6 m : pouha va falloir se torcher 20 minutes de palier et je me les caille déjà ! Et personne ne viendra, les bulles éclatent sous la voute avant d’arriver à la surface de la vasque. A savoir que si j’avais un ordinateur la durée de ce pallier aurait largement dû être écourté du fait que je n’avais pas atteint ma profondeur maximum ni le temps maximum avant la remontée. Faute d’instrument j’applique la table. Mais compter 20x jusqu’à 60 ça ne dure pas longtemps. Je décide donc de consommer 50 bars d’oxygène, à cette profondeur, sur une bouteille de 6 litre je ne dois pas être loin du taf. Donc 50 bars plus tard ne ressentant aucune douleur, aucun symptôme je crève la surface. Assez inquiet, je demande que l’on me calcule une table de décompression fonction de mon temps et de ma profondeur. Finalement la table ne donnera que quelques minutes de palier à -6m. J’ai donc largement sur-dimensionné ma décompression. Mais vous savez quoi ? Je suis sorti de l’eau après 64 minutes d’immersion et la décompression pour la plongée que je devais faire ( si objectif atteint en temps et profondeur ) donnait 66 minutes ! Trop fort ce loisyraptor. Promis j’aurai toujours un ordi de secours !
Les autres restés au bord de la Bienne en profitent pour faire un petit tour dans le secteur et faire trempette dans de l’eau à 7°. Les derniers rayons du soleil parviennent tout juste à réchauffer Christophe à sa sortie.
Le soir, la dernière tente est montée en moins de deux, le Pontarlier vite avalé, le repas carrément englouti et la douche prise juste à temps avant l’extinction des feux !
Mercredi 11 : après le petit déj’ Arthur et Tom piquent une tête à la piscine du camping et nous voilà de nouveau tous partis pour une 2ème plongée. Aujourd’hui est un grand jour puisque c’est le retour au Bief Goudard pour Bruno et moi. Et oui !! Après nos aventures de l’expédition 2008 (voir CR sur le blog GSBR), ce coup ci enfin l’objectif va peut-être être atteint !?
Cette fois ci, c’est avec le Berlingo rehaussé et sa motricité renforcée que Bruno entreprend la descente infernale côté Longchaumois (par là où nous avions tellement eu de mal à remonter). Autant vous dire que les souvenirs sont remontés (eux !) à la surface !! Le coin est toujours aussi chouette et nous y retrouvons Titeuf et Raphaël. Même scénario que la veille, longue et précise préparation et portage cette fois ci raccourci en distance. Après s’être équipé, Christophe s’engage le premier dans les profondeurs de la vasque et revient nous dire qu’il y a un rocher qui bloque le passage. Un coup de clé à mollette et le passage semble s’ouvrir…mais seulement pour des plongeurs qui ne sont pas trop larges, autrement dit qui n’ont pas de recycleur sur le dos !! Cette difficulté étonne toutefois nos spéléonautes qui ne s’attendaient pas un coup pareil…un coup de qui ? De la mairie qui n’a pas envie de voir d’autres opérations de secours dans le secteur ? Du voisinage qui en a marre d’aider à remonter des plongeurs mal équipés en véhicules ? Des plongeurs DIR (Do It Right)…toute une philosophie !!! Oh là là çà se bouscule dans les têtes de nos plongeurs et aussi dans la petite vasque qu’ils décident donc de quitter ayant finalement le doute sur ce Bief Goudard… car si ce n’était point lui !?
Non, c’est impossible…cela lui ressemble (ok sans lui ressembler), les indications semblent correspondre à l’emplacement trouvé (ok on n’a pas toutes les mêmes en tête), …Avant de repartir Christophe veut en avoir le cœur net et finit par suivre les explications que lui a donné une dame sur le chemin qui descend… et trouve le Bief Goudard 400 mètres plus loin !!!
Trop tard !! !! !! Il est 19h00, le ciel s’assombrit et quelques gouttes de pluie font déjà leur apparition…
Alors quand Bruno dit « Le Bief Goudard, Marie-France et moi c’est tout une histoire… », il faut le croire !
Sur le chemin du retour, c’est dans un élan puissant que nous avons gravi la pente qui nous avait stoppé il y a 2 ans… dans un moment de grande rigolade aussi ! (ok en serrant un peu des fesses aussi !!). Cette fois ci Bruno tu es descendu, tu es remonté… mais tu n’as toujours pas plongé le bon Bief !!! Allez encore une expé et on le tient !!
Jeudi 12 : après une soirée un peu éteinte par cette mésaventure, une nuit bien arrosée par la pluie battante et plus de moyen de faire une plongée appropriée dans le secteur…nous plions les tentes encore bien humides avant de nous dire au revoir. Christophe et Christelle repartent bien évidemment avec pas mal de déception pour notre plongeur, malgré tout heureux d’avoir rencontré des gens bien sympathiques… Bruno nous accompagne pour la fin de notre périple dans le Jura.
Retour entre deux averses par le site à pistes de dinosaures de Loulle, situé non loin de là. Le Loisyraptor nous abandonne ensuite au lapiaz et Tom, Arthur et moi allons nous rincer l’œil à Baume-les-Messieurs. La reculée est magnifique sous le soleil qui a fait son retour. Nous ne sommes pas arrivés au bout de l’expé mais nous sommes arrivés là, au bout du monde… c’est déjà pas si mal !!!