Picard IV brochage

Participant : Philippe BERTOCHIO


Ce matin, pas de volontaire pour affronter le froid et le brouillard. C’est donc seul que je monte au Picard IV pour la quatrième fois déjà de la saison.

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Avec cinquante broches dans le sac, les trois cartouches de colle, le marteau, les bouts de corde… la clé de portage est lourde. Le pas est lent. Le brouillard ne semble pas vouloir se dissiper. Je cherche un peu l’itinéraire pour éviter la mésaventure que mes collègues ont vécu la semaine précédente. Confiants, ils se sont retrouvés dans le vallon suivant. Avec le brouillard, les distances et les pentes sont trompeuses.

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Arrivé à l’entrée, un tapis blanc recouvre la vallée. Je suis juste au-dessus du banc de brouillard. Selon le sens de la brise, je suis tantôt au soleil, tantôt dans la purée de poids. Malgré les passages de soleil, le fond de l’air reste frais pour ne pas dire glacial. Je m’équipe rapidement et jette la corde d’entrée dans le puits déjà recouvert d’une carapace de glace. Au fond, le sol aussi est translucide. Une véritable patinoire. Impossible de quitter la corde. Heureusement, elle est assez longue pour rejoindre la suivante, restée en place. Le courant d’air aspirant draine un froid impressionnant. Ce n’est qu’à moins quarante que la glace disparaît. Je descends au fond de la cavité pour réaliser la pose des broches en remontant.

Le petit nécessaire du parfait colleur...
Le petit nécessaire du parfait colleur…

Le kit est vraiment lourd. Je languis de commencer à poser les broches, histoire de m’alléger. Dernier puits. Je sors l’attirail et monte la seringue à colle. La température de la cavité est suffisante pour permettre la pose. Je m’apprête à mettre de la colle dans le premier trou. Hop, je glisse et casse l’embout. Heureusement, j’avais prévu du rechange dans le cas où la colle prendrait trop vite. Quelques broches plus tard, c’est la seringue qui lâche. La poignée se tord dans tous les sens. La colle ne sort plus. Un peu de bricole avec colle, corde et pince. Un peu de séchage et ça repart. Finalement, j’arriverai à poser toutes les broches, plus de quarante, à vider deux cartouches de colle et à ressortir de nuit…

Reste à la prochaine équipe de vérifier le collage, relever la fiche d’équipement et sortir toutes les cordes.