Chourum Clot

Participants : Marie-Pierre, Manon, Jess, Vladimir, Anne, Christophe, Marc, Nicolas, François et Philippe

Une première équipe programme une visite du chourum Clot le 25 juin. Il y avait foule des grands jours. Huit membres du club s’était donnés rendez-vous dans cette mythique cavité. Christophe prend les devants pour l’équipement pendant que tous piaffent d’impatience de mettre les pieds sur la glace. Mais les conditions ont sérieusement changé depuis notre dernière excursion. La glace a perdu cinq mètres d’épaisseur laissant apparaitre des rochers encore très instables. De plus, pour prendre pied sur la glace, la corde frotte trop pour conserver la ligne habituelle. L’équipeur ajoute une sangle autour d’une grosse écaille afin de finir la partie rocher sans frottement. Alors qu’il est sur le glacier, Jess le suit. Une fois en poids sur l’amarrage naturel, celui-ci cède. Le bloc vient lui heurter violemment la cuisse avant de poursuivre sa course dans le gouffre. Grosse frayeur mais conséquences modérées, puisqu’il s’en tire avec un gros bleu. Malgré la désapprobation générale, la sortie est annulée. Ne tentons pas la montagne !

Photo : Christophe B.

Deux semaines plus tard, la sortie est reprogrammée avec la ferme intention de prendre notre revanche. Pour cela, nous mettons toutes les chances de notre côté. La veille au soir, je monte avec Marie-Pierre pour reprendre la purge des blocs instables et chercher une ligne à équiper la moins exposée aux chutes de pierres. La première partie reste la plus confortable et sure. Mais avant le dernier jet pour rejoindre le glacier, la roche n’est franche nulle part. La petite terrasse où l’on prenait pied confortablement n’est plus que dalles en suspend. En deux coups de pied, tout part sur la glace. Finalement, c’est en traversant complètement vers le nord-est que je trouverai une roche moins pourrie. Perforateur en main, je double les points existants et rejoint la glace dans un déluge de cailloux. La descente en diagonale évite partiellement de se trouver dessous. Objectif atteint, nous rentrons rejoindre les autres au bivouac plus bas dans la vallée.

Le dimanche 9, nous nous retrouvons à huit devant l’entrée. La descente étant équipée jusqu’à la glace, nous gagnons du temps. Et Anne en profite pour se former à l’équipement dans une cavité bien particulière. Nous suivons la pente la plus au nord pour ne pas croiser la zone de réception des pierres. Mais le passage est trop technique pour notre grand groupe. Anne rebrousse chemin tout en déséquipant. Nous reprenons par le puits central en nous séparant en deux groupe : celui qui descend et celui qui va balader dans la galerie Bourgin. Ainsi, pas de risque de décrocher des blocs vers le fond.

Photo : Christophe B.

Nous nous glissons le long de la glace et atteindre – 50 mètres pour découvrir que la pluie a dégagé le puits du fond. Ce n’était pas arrivé depuis plusieurs années. L’ambiance change immédiatement, et surtout la température. Alors que la glace fond dix mètres au-dessus, là, dans ce puits, tout est gelé, tout brille. Seules les gouttes de fonte nous coulent dans le cou. Frissons garantis. Vite au fond, nous constatons que l’endroit est très exigu et froid. Nous nous relaierons pour y descendre deux par deux. Cette fois-ci, aucun incident à déplorer, cependant, cette cavité, avec la fonte rapide de la glace devient particulièrement piégeuse. Les blocs énormes pris dans la glace se retrouvent peu à peu libéré, suspendus au-dessus de nos têtes comme une épée de Damocles.

Photo : Jess

Les futurs spéléos qui voudront y faire une visite devrons être particulièrement prudents, et ne pas hésiter à renoncer si la situation est trop périlleuse.