La Mortice, enfin !

Participants : Johana, Céline, Anaelle, Éric, François, Christophe et Philippe.

Voilà bien 30 années que je souhaitais visiter cette cavité. L’éloignement géographique, la saison très courte, et surtout la légende qui accompagnait cette exploration m’avait démotivés. Depuis trois ans, nous programmons régulièrement cette sortie sans succès : caprices climatiques, pandémie… tout est bon pour tenter de nous décourager.

Mais nous sommes têtus ! Et le grand aven de la Mortice a été vaincu ce samedi.

Christophe tente le saut de l’ange…

Nous étions montés la veille pour pouvoir démarrer tôt après un bivouac toujours trop court. La marche d’approche, magnifique et au dénivelé très modéré, nous a paru presque courte, si ce n’est le poids des sacs. En revanche, l’ambiance du trou vaut bien sa légende. Le gouffre est vertigineux et très sombre. A cela s’ajoutent des parois couvertes de guano des chocards qui ont pris le puits pour domicile. Sur le premier tiers, l’odeur est tenace et même écœurante.

Vue sur la lumière de l’entrée depuis le fond (photo : Philippe)

Ensuite, la roche noire absorbe nos lumières ce qui rend encore plus glauque notre descente. Au fond, le pompon, le sol est une immonde accumulation de déjection, de cadavres, de boue liés à l’activité des chocards. Il n’y a plus de glace depuis bien longtemps. Seul subsiste un petit névé de neige de l’hiver dernier. Le point bas accueille une flaque boueuse que nous avons osé appeler lac…

Le fond avec son petit névé temporaire et son « lac » fangeux (photo : Philippe)

Le retour est plus rapide qu’il n’y paraît. Bien fractionné, c’est tout juste si nous avons eu le temps de nous réchauffer sur les 110 mètres de remontée sur corde.